Notre émission Près de chez vous, Verviers-Ardennes, nous emmène, une fois encore, à Banneux, pour y rencontrer Anne-Cécile Nélis, responsable du Foyer de la Vierge des Pauvres -le nom que la Sainte Vierge s’est donné lors des Apparitions en 1933.
Depuis son enfance, Anne-Cécile, fille d’agriculteurs habitant le Namurois, a eu le souci et le désir d’apporter son aide aux personnes qui l’entourent. Elle choisit, assez naturellement, de faire des études à l’École sociale pour « aider les autres », tout d’abord à Namur, puis à Louvain-la-Neuve et à Mons afin d’y poursuivre sa formation, notamment en psychologie et psychopédagogie, tout en travaillant les soirs et les week-ends, ce qui lui permet de découvrir le monde des personnes avec un handicap. Ces formations et intérêts la conduisent à travailler à l’Arche, cette communauté où vivent ensemble des personnes porteuses d’un handicap et des personnes valides.
Afin de découvrir d’autres horizons, elle s’envole ensuite pour le Québec, où elle vit également dans une communauté de l’Arche, toutefois sans y exercer de responsabilité. Rentrant en Belgique, elle s’installe à Banneux, pour travailler, à nouveau, dans une communauté de l’Arche, cette fois à Aywaille, à une quinzaine de km de Banneux. Pourquoi Banneux ? Il lui est recommandé de ne pas habiter à l’Arche, mais dans les environs : elle choisit donc, pour un mois, de partager la vie (aussi communautaire !) dans ce Foyer. Ce mois se transforme en années et, quand Anne-Cécile termine son mandat de quatre ans à Aywaille, elle accepte de prendre la responsabilité du Foyer en question, ce qu’elle assure toujours de nombreuses années plus tard.
Il s’agit d'un lieu d'accueil pour des personnes qui ont besoin de se poser, se reconstruire, retrouver un élan de vie. Certaines retrouvent l'estime d'elles-mêmes, un nouveau réseau social « soutien », le sens des responsabilités (vivre en communauté implique par exemple de se lever le matin, de préparer des repas, de créer des liens).
Initialement, dès 1954, année de construction du bâtiment, le Foyer de la Vierge des Pauvres était destiné à présenter une exposition missionnaire « Je suis venue pour toutes les nations », avait dit Marie lors d’une apparition. Des jeunes venus de Turin (Italie) y séjournaient également et les pèlerins y étaient accueillis par une équipe de laïques, les Servantes de la Vierge des Pauvres. Le lien avec le Sanctuaire de Banneux était très étroit.
Un tournant a lieu en 1993 : le Foyer accueille, en collaboration avec le Poverello, des personnes marquées par l’alcool et désirant être accompagnées dans leur chemin de libération de ce fléau. Cet accueil spécifique durera une dizaine d’années. Actuellement, la population est plus hétérogène, et des liens unissent toujours le Foyer avec la maison du Poverello située à quelques centaines de mètres de là, maison qui porte le nom du « petit pauvre d’Assise », saint François.
La vie au Foyer de la Vierge des Pauvres est quasiment familiale : chaque personne, accueillante (2 responsables) ou accueillie (environ 8 à 10), participe aux travaux de la maison, de la cuisine, du jardin, des locaux. Pour assurer la subsistance, un magasin de seconde main est ouvert tous les dimanches après-midi : cette activité permet aussi la rencontre avec les clients, ou les personnes qui apportent des vêtements à donner. Les vêtements sont disponibles à des prix variant de 0,5€ à 25€, et ne restent jamais plus de 9 mois en magasin (ils connaissent, si nécessaire, une nouvelle vie s’ils ne sont pas vendus), et la clientèle, comme celle du Sanctuaire, vient du monde entier ! L’après-midi du jeudi est consacrée au… billard et est un nouveau lieu de rencontre pour les personnes des environs, par exemple les personnes avec un handicap du Foyer Marthe et Marie, également installé à Banneux.
En 2016, Anne-Cécile participe au pèlerinage « des pauvres » à Rome avec Fratello ; et quand la Journée mondiale des Pauvres est instituée par le pape François, elle incite le Sanctuaire de Banneux à mettre cette journée en valeur. Désormais, ce sont tous les diocèses francophones de Belgique qui participent à ces journées, qui ont lieu l’avant-dernier week-end de l’année liturgique, en novembre. Plusieurs centaines de participants, dont de nombreuses personnes sans domicile fixe, ont ainsi l’occasion de découvrir Banneux, de partager temps d’ateliers, de spectacle, de prière, de repas, dans la joie, la musique (Anne-Cécile aime beaucoup jouer de la guitare et animer !) et la fraternité.
« Rendre grâce », « fêter », « voisinage », « créer des liens »… quel beau programme de vie, merci, Anne-Cécile !
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