"Jésus, on doit le suivre ensemble" : message du pape François pour le Carême

Le Carême 2023 en chemin vers Jérusalem. C'est la proposition que fait RCF cette année, pour accompagner ses auditeurs au long des 40 jours qui précèdent Pâques. Les célébrations de la Semaine sainte seront retransmises en direct de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem.

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Vers "une transfiguration, personnelle et ecclésiale" : c'est la démarche spirituelle à laquelle le pape François nous encourage. Le message pour le Carême 2023, qu'il a délivré le 25 janvier, relie très étroitement le Carême, expérience personnelle d'ascèse et d'effort, à la démarche synodale, expérience collective d'écoute réciproque. "Ascèse de Carême, itinéraire synodal" : le titre de son message résume cette volonté du souverain pontife d'ancrer ce temps liturgique dans la démarche synodale que vit actuellement l'institution ecclésiale.

Vers "une transfiguration personnelle"

Le pape rappelle que c'est l’Évangile de la Transfiguration que l'on proclame lors du deuxième dimanche du Carême. Un épisode célèbre de la vie de Jésus que l'on trouve dans les évangiles de Matthieu, Marc et Luc où le Christ gravit une montagne en compagnie de quelques-uns de ses disciples. Cette image de la montagne est pour le pape François la métaphore des efforts qu'il nous faut accomplir durant le Carême. 

Si le Carême est une expérience "d'ascèse", "ce qui nous attend à la fin est sans aucun doute quelque chose de merveilleux et de surprenant, encourage le pape, qui nous aidera à mieux comprendre la volonté de Dieu et notre mission au service de son Royaume". Il nous faut peu à peu entrer dans une autre logique, se laisser enseigné par Dieu. Le pape François ouvre son message par cette parole du Christ : "Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes" (Mt 16, 23). Aller sur la montagne et "se laisser conduire à l’écart" ne signifie pas seulement changer ses habitudes. Il s'agit aussi d'être prêt à changer de regard.

Il nous sera bon de réfléchir sur cette relation qui existe entre l’ascèse de Carême et l’expérience synodale

Vivre le Carême comme une expérience synodale

"Jésus, on doit le suivre ensemble", affirme le pape. Le chef de l'Église catholique invite les fidèles à vivre le Carême à la fois comme une expérience individuelle et collective. Le titre de son message de Carême - "Ascèse de Carême, itinéraire synodal" - le montre bien, le pape veut inscrire ce temps liturgique dans la démarche synodale que vit actuellement l'institution ecclésiale. "Il nous sera bon de réfléchir sur cette relation qui existe entre l’ascèse de Carême et l’expérience synodale", écrit-il. En cette entrée en Carême, le synode sur la synodalité est dans sa phase dite continentale. Depuis septembre 2022 et jusqu’au mois de mars 2023, les équipes nationales se réunissent par continents pour faire la synthèse des contributions au sein des différents pays.

→ À LIRE : Synode sur la synodalité : que retenir de l'étape continentale ?

Le synode, comme dit le pape est une expérience nouvelle mais enracinée dans la tradition. "La nouveauté du Christ est l’accomplissement de l’Ancienne Alliance et des promesses ; elle est inséparable de l’histoire de Dieu avec son peuple et en révèle le sens profond. De même, le parcours synodal est enraciné dans la tradition de l’Église et, en même temps, ouvert à la nouveauté." Les écueils qu’il faudra éviter, les "tentations" que décrit François sont "l’immobilisme" et "l’expérimentation improvisée". 

Ne pas se réfugier dans une religiosité faite d’événements extraordinaires, d’expériences suggestives, par peur d’affronter la réalité...

Être des "artisans de synodalité"

Le pape veut que nous soyons des "artisans de synodalité". Et pour cela il donne deux indications, deux "sentiers". D'abord l’écoute : celle du Christ - en lisant les Écritures saintes - et celle, réciproque, des uns et des autres. "L'écoute du Christ passe aussi à travers l’écoute des frères et des sœurs dans l’Église, cette écoute réciproque qui est l’objectif principal durant certaines phases, mais qui, de toute façon, demeure toujours indispensable dans la méthode et dans le style d’une Église synodale."

Ne pas avoir peur d’affronter la réalité, c'est un autre impératif sur lequel insiste le souverain pontife. Il invite à "ne pas se réfugier dans une religiosité faite d’événements extraordinaires, d’expériences suggestives, par peur d’affronter la réalité avec ses efforts quotidiens, ses duretés et ses contradictions". Le pape rappelle qu'il s'agit d'être "des artisans de synodalité dans la vie ordinaire de nos communautés".