22 novembre 2023
Secours Catholique : La pauvreté s'aggrave en Lozère
Rapport du Secours Catholique sur la pauvreté
Les femmes et les personnes seules en première ligne
Le Secours catholique, est venu en aide à 156 familles en 2022 en Lozère. L’association caritative alerte sur la hausse de la pauvreté, et notamment de la surreprésentation des femmes parmi ses bénéficiaires, et des personnes seules.
Un constat inquiétant. D’après le rapport du Secours catholique de la délégation Tarn-Aveyron-Lozère, « la pauvreté s’aggrave ». En 2022, en Lozère 299 personnes sont venus dans les accueils et ont été rencontrés par les bénévoles (246 en 2021), la structure a dispensé ses services à 156 familles en Lozère. C’est bien plus qu’en 2021. « Certaines familles sont aidées par un accompagnement, elles reviennent plusieurs fois dans l’année, c’est une précarité qui s’installe au quotidien. » Explique Hélène Trocellier, vice-présidente du comité d’animation de la Lozère.
En cause de cette aggravation, l’inflation alimentaire et énergétique. « Tout porte à croire que cette dégradation se poursuit en 2023, comme en atteste la forte hausse du nombre de personnes faisant appel à l’aide alimentaire des associations », signale le rapport. Le nombre d’étudiants qui frappent à la porte du secours catholique, en Lozère est également en forte augmentation « Ce n’est pas possible d’être serein dans ses études, quand l’on sait que la fin du mois va être difficile. Nos bons d’achats leurs permettent d’assurer tous les besoins qu’ils peuvent avoir, au niveau hygiène, alimentaire etc... Nous ne donnons pas de colis alimentaires, mais des bons d’achats. Ils peuvent également s’habiller se chausser, à moindre coût dans nos boutiques. »
En Lozère, le secours catholique signale une augmentation de près de 13% de femmes seules. Et Le nombre d’hommes seuls augmente aussi dans notre département. Déjà En 2017, le rapport du secours catholique alertait sur la réalité de la pauvreté dans les espaces ruraux. Il s’agissait de tordre le cou à un préjugé, très répandu, selon lequel les ruraux souffrent moins de la misère et de la pauvreté que les urbains. «L’isolement, coupe de tout, faire ses courses devient de plus en plus compliqué lorsque l’on habite un petit hameau, cela va couter de plus en plus cher, car il faut payer l’essence, encore faut-il avoir un véhicule.. » Heureusement qu’il y les Fraternibus, ce sont des minibus, aménagés et chaleureux, qui chaque semaine, partent se poser sur la place d’un village, proposer des cafés et des services aux habitants. «Deux bus tournent en Lozère, l’un du coté de St Chély d’Apcher et Marvejols, l’autre du coté de Langogne et Villefort. »
Alors que le seuil de pauvreté en France est fixé à moins de 1 211 euros mensuels en 2022, le niveau médian des bénéficiaires du Secours catholique ne se situe qu’à 538 euros. Et 94% des bénéficiaires vivent sous ce seuil. Et en Lozère 42,8 % des personnes accueillies en 2022, disposaient de moins de 400 euros par mois. Et cette pauvreté semble vouloir s’incruster « Nous restons réalistes, cette pauvreté ne va pas disparaitre d’un coup de baguette magique. Il y a de plus en plus de retraités avec de maigres retraites, des étudiants en difficultés. Nos bénévoles vont continuer à accueillir les plus démunis, nous allons ouvrir aussi davantage nos boutiques de solidarités…. » Explique Hélène Trocellier.
Jean-Claude Astruc
Droits image: Le 3QA made in Lozère