3 septembre 2021
N'est-il pas temps de rapprocher nos enfants de la terre qui les nourrit ?
En cette semaine de rentrée scolaire, il ne suffit pas d'améliorer le contenu de l'assiette que nos enfants mangent à la cantine. Encore faut-il que ces derniers ré-apprennent le lien entre leur alimentation, leur santé et la terre qui les nourrit. Une terre qu'ils ont perdu de vue depuis bien longtemps, au sens propre comme au sens figuré. C'est ce à quoi nous invite aujourd'hui Anne-Cécile Suzanne dans A vrai dire...
Ça y est, c’est la rentrée. Le moment des bonnes résolutions, des nouveaux cartables, de l’odeur de craie, du retour à la cantine. La cantine justement, parlons-en. La loi Egalim a promis aux enfants un approvisionnement de qualité pour des mets, si ce n’est raffinés, au moins bons pour la santé. Les autorités publiques se démènent pour réformer leur sourcing, dégoter des marchés avec des acteurs sélectionnés sur le volet. Mais les enfants comprennent-ils vraiment ce qui se trame ? Savent-ils que chaque bouchée de ce qu’ils mâchent leur permet de grandir en bonne santé, que si leur corps fonctionne bien, c’est aussi parce qu’ils ont protéines, glucides et lipides trois fois par jour à déguster ? Savent-ils que s’ils ont à manger, c’est parce que des agriculteurs passionnés ont émis le vœu de travailler nuit et jour pour subvenir aux besoins des Français ? Savent-ils seulement que la farine est le produit du blé, que la paille est la tige sur laquelle ce dernier a grandi et qu’une vache allaitante n’est pas celle qui lui donne son lait à chaque petit déjeuner ?
Ils ne le savent pas toujours, non. Parce qu’ils ont parfois perdu de vue la terre, parce que le seul agriculteur qu’ils connaissent est souvent leur grand-père, aujourd’hui retraité. Mais à l’heure de la crise climatique, à l’heure où protéger notre biodiversité est un enjeu international, national mais aussi et surtout local, ne serait-il pas temps de rapprocher nos enfants de leur alimentation ? De réintégrer ce sujet dans les cours de SVT ? Il est sans doute temps en réalité de ne plus nous leurrer sur la distance qui s’est forgée entre notre société et la terre nourricière, entre la ville et la campagne et de comprendre que c’est aussi par leur éducation que les nouvelles générations parviendront à tracer l’avenir de notre civilisation.
Droits image: Anne-Cécile Suzanne, une agricultrice ornaise engagée @twitter