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Calais, un an après le démantèlement de la "jungle", les migrants ont besoin de protection
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Calais, un an après le démantèlement de la "jungle", les migrants ont besoin de protection

RCF,  -  Modifié le 24 octobre 2017
Un an après le démantèlement du camp, environ 700 personnes vivent sur place. Le Secours catholique dénonce les violences policières et demande la construction de "maisons des migrants".
Janvier 2016- la jungle de Calais. Flickr LD Janvier 2016- la jungle de Calais. Flickr LD

Que reste-t-il de la jungle de Calais, un an après son démantèlement, le 24 octobre 2016? On s'en souvient, il y a un an, durant trois jours, des forces de l'ordre évacuaient le gigantesque bidonville où vivaient jusqu'à 10.000 personnes dans des conditions effroyables. 7.400 personnes étaient montées dans des bus pour être accueillies dans des centres d'accueil en région. Aujourd'hui environ 700 personnes vivent sur place, dans des conditions difficiles. Juliette Delaplace, chargée de projet pour l’accueil et le droit des étrangers au Secours catholique, dénonce les violences policières et la lenteur des décisions politiques.
 

"À Calais, il y a une volonté de ne pas créer un plan de fixation, qui se traduit par une vraie violence policière"

 

le Besoin de protection des migrants

"Il y a environ 700 personnes, dont 10 à 20% de mineurs, qui sont en grand besoin de protection", explique Juliette Delaplace. Bien que la chargée de projet estime que le démantèlement est "une bonne chose" au vue des conditions de vie, le quotidien dans ce qui reste de la jungle n'est pas plus glorieux: "Actuellement à Calais, il y a une volonté de ne pas créer un plan de fixation, affirme-t-elle, cette volonté politique se traduit par une vraie violence policière contre les personnes."

Cette violence se traduit par la saisie des biens, et le délogement systématique des personnes. C'est d'ailleurs au terme d'une bataille juridique serrée que l'Etat a accordé un service minimal sanitaire aux migrants.
 

Les associations dénoncent la violence

Le ministère de l'Intérieur a publié hier un rapport sur l'action de la police dans le camp des réfugiés à Calais. Il évoque des abus "plausibles" des forces de l'ordre sur des migrants. "C’est un début", pour Juliette Delaplace, qui regrette le silence concernant les gazages des bombonnes d’eau potable et parfois de migrants - des faits rapportés par des témoins sur place.

Les migrants ne semblent d'ailleurs pas être la seule cible de ces agressions. "Il y a des mesures dissuasives envers les associations et les habitants de Calais qui souhaitent aider les personnes migrantes", dénonce-t-elle. Le Secours catholique et d'autres associations réclament la construction de "maisons des migrants, à Calais ou ailleurs".
 

prendre la question de l'accueil des migrants à bras-le-corps

Beaucoup de migrants installés à Calais "ne souhaitent pas forcément demander l'asile en Angleterre" contrairement aux idées reçues, précise Juliette Delaplace. Ce qui change la donne quant aux dispositifs transitoires d'accueil actuellement en place en France.

L'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) a annoncé que 42% des migrants ayant demandé l'asile l'ont obtenu. Quid de ceux qui restent? "Les personnes à Calais sont en situation administrative complexe", analyse la chargée de projet du Secours Catholique. "40 % des personnes vont rester en France. Ce chiffre nous questionne sur la faisabilité d'une aide à l'intégration et l'insertion sociale sur l'ensemble du territoire."
Juliette Delaplace prend le cas du camp de Grande-Synthe, pour lequel elle souligne une hostilité beaucoup plus faible, du fait de "la volonté de prendre dès le début l'accueil des migrants à bras-le-corps."

 

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