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A Calais, une journée de mobilisation pour le démantèlement de la jungle
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A Calais, une journée de mobilisation pour le démantèlement de la jungle

Un article rédigé par Blaise Fayolle - RCF,  -  Modifié le 5 septembre 2016
Des agriculteurs, commerçants et transporteurs routiers du secteur ont organisé une journée de mobilisation lundi 5 septembre pour demander un démantèlement rapide de la jungle de Calais.
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Chaîne humaine, opération escargot de tracteurs et poids lourds, blocage de l'autoroute A16, les acteurs économiques et certains habitants de Calais ont décidé de frapper fort, lundi 5 septembre. Ils demandent le démantèlement le plus vite possible de la jungle, le camp de migrants situé sur la commune. Les manifestants jugent que la présence de réfugiés engendre une perte d'activité économique. Ils craignent aussi pour leur sécurité et témoignent de dégradations et d'incivilités.
 

Trois cortèges rassemblés sur l'A16

Très tôt, lundi matin, deux cortèges de camions et tracteurs sont partis de Loon-Plage (Nord) et Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) en direction de Calais. Ils ont emprunté l'autoroute A16 pour se rejoindre au niveau de la sortie menant au tunnel sous la Manche. Sur place, ils ont retrouvé le cortège de manifestants partis à pied de la rocade portuaire. Près de 400 personnes, des commerçants, des employés du port mais aussi des habitants, manifestaient leur colère contre la jungle.
 

Les entrepreneurs veulent une zone franche

 
Les transporteurs routiers et les agriculteurs accusent les migrants d'incivilités et de dégradations. Certains routiers relatent des barrages sauvages sur la rocade portuaire. Obligés de s'arrêter, ils voient des réfugiés monter dans leur remorque pour passer en Angleterre et témoignent de dommages sur leur marchandises voire de violences. Pour les commerçants, la présence de migrants nuit à l'attractivité économique. Pour remédier au problème, ils donnent plusieurs pistes à l'Etat. "D'abord, nous demandons le démantèlement de la jungle. Ensuite, nous souhaitons bénéficier d'une campagne de communication et la création d'une zone franche, exemptée de taxe", énumère Frédéric Van Gansbeke, le président du collectif des entreprises et commerces du Calaisis.


 

Le blocage pourrait durer toute la nuit

Il poursuit : "Cela va permettre de faire venir des entreprises et créer de l'emploi". "Nous demandons aussi des aides directes aux entreprises", ajoute-t-il. "Le report de taxes ne suffit pas, puisque certaines entreprises ne dégagent pas de chiffres d'affaire", détaille Frédéric Van Gansbeke. Le président du collectif des entreprises et commerces du Calaisis veut maintenant des réponses à ces questions, notamment après la démission du ministre de l'économie Emmanuel Macron, qui devait gérer le volet économique du dossier.

Une délégation est reçue lundi après-midi en sous-préfecture de Calais. La demande de manifestation a été déposée jusqu'à 18 heures. Mais le blocage peut durer toute la nuit d'après les organisateurs. La maire de Calais Natacha Bouchart (LR) et le député Yann Capet (PS) ont participé à la mobilisation. Vendredi 2 septembre, le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve avait pourtant promis le démantèlement complet de la jungle, qui compte entre 7 000 et 10 000 réfugiés. Le ministre avait aussi annoncé un nouveau dispositif d'aides aux entreprises locales mais sans donner de chiffres. 

 

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