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Congrès de l'AMF: "les maires ne se laisseront pas faire" explique Vanik Berberian
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Congrès de l'AMF: "les maires ne se laisseront pas faire" explique Vanik Berberian

RCF,  -  Modifié le 22 novembre 2017
Pour Vanik Berberian, le président de l'association des maires ruraux de France, il faut en finir avec la prise de pouvoir de l'Etat et laisser les élus locaux gérer les collectivités.
2017- AMRF Vanik Berberian 2017- AMRF Vanik Berberian

En 1907, 48 maires se réunissaient pour remettre en cause le financement de leur localité par l'Etat. 100 congrès plus tard, la colère ne semble pas s'être apaisée. "Les maires sont effectivement inquiets, mais ils sont aussi plein d’espoir face au potentiel incroyable en matière de développement et d'équilibre du territoire", tempère Vanik Berberian. Le président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF) dénonce des "attitudes du gouvernement (...) et la parole non tenue".
 

"Prise de pouvoir" de l'Etat

Lors de la Conférence nationale des territoires en juillet dernier, le Premier ministre annonçait un changement de relation entre les collectivités et l'Etat, avec la mise en place d'une instance de dialogue entre les deux entités. Or, "trois jours après, on nous annonce un gel de 300 millions d'euros sur le budget des collectivités sans que personne n'en ai jamais été informé", raconte Vanik Berberian. Il en va de même pour la fin des contrats aidés, dont la décision s'est prise sans concertation des élus locaux.

"Ces derniers temps, c’est l’Etat qui prend le pouvoir de manière inquiétante", estime le président de l'AMRF. Au cours de son discours au Congrès des maires mardi après-midi, Edouard Philippe s'est voulu rassurant concernant les efforts budgétaires demandés aux communes, en promettant notamment une transition en douceur. Peine perdue: les maires disent "ne pas y croire".
 

La ruralité, dernière roue du carosse

"En matière de dotation, un rural vaut la moitié d'un urbain. Il serait bon de compenser cet écart d'autant plus que les habitants ruraux ont aujourd'hui les mêmes besoins que les habitants des villes", affirme Vanik Berberian. Lui-même est maire depuis 28 ans de Gargilesse-Dampierre (Indre), une commune de moins de 500 ans habitants. Il en a assez que le discours sur les communes soit concentré sur les villes.
 

"Il faut arrêter de concentrer, ça fait plus de 30 ans que l’on ne parle pas de ruralité"

"Une commune ce n’est pas un service administratif, mais c’est aussi une vie communale", rappelle-t-il. Pour lui, le maillage territorial de France est une "richesse qui relève de la démocratie".
 

Donner plus de pouvoir aux élus locaux

Depuis 2015, la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) vise, entre autres, à ce que l'assainissement de l'eau passe sous la responsabilité des intercommunalités d'ici 2020. Vanik Berberian déplore que la loi ait été faite "sans se soucier de savoir si c'était réaliste, dans la vraie vie".
 

Je voudrais dire à l’Etat : "ça suffit"

"Il faut laisser les élus locaux administrer ce qu’ils gouvernent", assène-t-il. L'AMRF et d'autres maires demandent une grande loi sur la ruralité, "dans l’intérêt du pays, on demande que l'espace soit pris en compte dans la Constitution." Le sujet pourrait être abordé mercredi après-midi à l'Elysée où se rendront 1500 maires.

 

 

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