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Des collégiens de Châteauneuf-sur-Sarthe récompensés pour leur piège à frelons asiatiques
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Des collégiens de Châteauneuf-sur-Sarthe récompensés pour leur piège à frelons asiatiques

Un article rédigé par RCF Anjou - RCF Anjou,  -  Modifié le 26 juin 2019
14 collégiens de Châteauneuf-sur-Sarthe ont remporté le 1er prix régional des mini-entreprises. Ces graines d'entrepreneurs ont créé leur propre modèle de piège à frelons asiatiques.
2019 RCF Anjou - Quatre collégiens de la mini-entreprise Aapidee présentent leur piège à frelons asiatiques 2019 RCF Anjou - Quatre collégiens de la mini-entreprise Aapidee présentent leur piège à frelons asiatiques

Des collégiens de Châteauneuf-sur-Sarthe disputeront le concours national des mini-entreprises. 14 élèves de 3ème du collège Saint-François jouent les entrepreneurs depuis septembre 2018. Partis de zéro, ils ont créé un piège à frelons asiatiques, insectes tueurs d’abeilles. Leur piège rencontre un franc succès : ils en ont déjà vendu 400 dans toute la France et ils ont remporté le 1er prix régional des mini-entreprises.

Des pièges jolis et sélectifs

Depuis la rentrée scolaire, ces graines d’entrepreneurs se retrouvent toutes les semaines, pendant deux heures, pour travailler sur leur projet. C’est grâce à un parent d’élève, lui-même apiculteur, qu’ils ont eu cette idée. « Il existait déjà des pièges mais ils n’étaient pas jolis et ils n’étaient pas sélectifs (ils emprisonnaient aussi d’autres insectes, NDLR), ou alors ils étaient trop chers, explique Matteo, l’un de ces collégiens. On a donc décidé de faire des pièges jolis et sélectifs. »

Il nous montre fièrement le résultat : un piège en plastique rouge en forme de sablier, muni de deux gros trous en forme d’entonnoirs pour que les frelons asiatiques rentrent et d’une multitude de petits trous pour que les abeilles ressortent. A l’intérieur, une coupelle sert à mettre l’appât. « On a eu la visite d’un apiculteur qui nous a dit quelles substances attiraient les frelons : un tiers de bière brune, un tiers de vin blanc et un tiers de sirop de cassis ou de grenadine, explique Gabrielle, une autre élève. Après, on met des billes d’argile pour qu’elles s’imprègnent d’appât, et que même quand il n’y en a plus, qu’on sente encore l’odeur et que les frelons arrivent. »

8 500 euros levés en un mois

Une fois le frelon dedans, il faut être patient. « On attend un petit peu, car le frelon dégage des hormones qui attirent les autres frelons, explique Matteo. Donc on attend qu’il n’y ait vraiment plus aucun frelon de vivant, et pour s’assurer qu’ils soient morts, on prend le piège et on le plonge dans l’eau pendant une heure. On peut aussi l’enfermer dans un sac et le mettre une heure dans un congélateur. » Les élèves ont testé trois prototypes auprès d’apiculteurs avant d’en arriver à la version finale. « Au départ, le piège était noir, mais le rouge attire plus les frelons, raconte Matteo. On a aussi changé la taille et la disposition des trous. »

Les collégiens fabriquent eux-mêmes leur piège grâce à une imprimante 3D. Pour financer l’achat de cet appareil et la matière première, ils ont levé des fonds sur internet, raconte Marcelline. « L’objectif, c’était 6 500 euros, et on l’a dépassé très rapidement. »
Les élèves ont levé 8 500 euros en un mois. En échange de leur apport, beaucoup de contributeurs ont commandé des pièges. Face à l’afflux de commandes, les collégiens ont même dû faire appel à TH Industries, une entreprise de Sarrigné pour produire la moitié des pièges.

Une expérience très formatrice

Christian, l’un des deux professeurs qui encadrent la mini-entreprise, est satisfait de ce projet riche et transversal. « On a fait des mathématiques, on a fait de la technologie, on a fait de la SVT (Sciences de la vie et de la terre), on a fait du français… Ils ont été castés par une société de recrutement pour être positionnés dans un organigramme, ils ont dû apprendre à se vendre aussi, à parler d’eux. C’est vraiment quelque chose qui permet de toucher à tout et qui est extrêmement formateur. »

Les élèves ont déjà vendu 400 pièges à 30 euros. Ils devront reverser 80 % de leurs bénéfices à des associations caritatives. Quatre de ces collégiens iront défendre leur projet lors du concours national des mini-entreprises, les 3 et 4 juillet à Lille. Ils auront 15 minutes pour convaincre le jury. A la rentrée prochaine, ces élèves seront au lycée mais l’aventure continuera sous forme d’association.

Pour découvrir leur projet en vidéo, cliquez ici.https://www.youtube.com/watch?v=SosGfBWFN2g

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