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Face à la colère, François Hollande reçoit les syndicats de policiers
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Face à la colère, François Hollande reçoit les syndicats de policiers

Un article rédigé par Blaise Fayolle - RCF,  -  Modifié le 26 octobre 2016
Le chef de l'Etat rencontre les syndicats de policiers mercredi 26 octobre en fin d'après-midi, après l'agression violente de début octobre et 10 jours de mobilisation.
Police crédit Rama Police crédit Rama

Le président François Hollande va recevoir les syndicats de policiers et de gendarmes mercredi 26 octobre en fin d'après-midi. Le chef de l'Etat espère ainsi faire retomber le mouvement de ras-le-bol qui a gagné les rangs des forces de l'ordre. Les policiers manifestent depuis 10 jours, en court-circuitant d'ailleurs leurs syndicats. Ils expriment leur colère face à la violence quotidienne qu'ils subissent, matérialisée par l'attaque à Viry-Châtillon. Ils entendent aussi porter des revendications sur les tâches indues, les règles de légitimes défense ou la question de leurs moyens.

Du nouveau matériel

L'attaque de policiers à Viry-Châtillon (Essonne) le 8 octobre a provoqué une vague d'indignation rare dans les rangs de la police. L'incident a mis en lumière la violence face à laquelle sont confrontés les membres des forces de l'ordre. Chaque nuit depuis le 17 octobre, des rassemblements de policiers s'organisent, de façon informelle, dans les principales viles de France. Le mouvement a poussé le gouvernement puis le chef de l'Etat à s'employer.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a lancé, à partir du lundi 24 octobre des concertations dans les régions pour faire le point sur les demandes des policiers et tenter d'y répondre. La veille, le patron de la police Jean-Marc Falcone avait rappelé le remplacement prochain des armes (Beretta et Flash-ball) de la police par du nouveau matériel.

La fin des tâches indues ?

En termes de moyens, le gouvernement doit aussi faire installer des films anti-effraction sur les vitres des véhicules de police. Les équipements seront également plus résistant au feu. Les unités agissant dans les quartiers les plus difficiles verront aussi le déploiement de véhicules spécifiques. Enfin, l'Etat doit débloquer une vingtaine de millions d’euros pour financer des travaux immobiliers dans les commissariats.

Mais les attentes des forces de police ne se bornent pas à l'équipement. Elles attendent aussi des mesures symboliques. En premier lieu, les policiers veulent en finir avec les tâches indues, des missions dont ils estiment qu'elles ne figurent pas dans leurs attributions. "Le transfert de détenus, la garde d'hôpital, ce genre d'activités chronophages", cite David Olivier Reverdi, représentant du syndical Alliance dans la Région Méditerranée. Certaines de ces tâches comme les prises en charge médicales des personnes en état d'ivresse devraient être aménagées. Les gardes statiques devant les préfectures ou les tribunaux pourraient être confiées à la sécurité privée. 

Les syndicats veulent un signe de fermeté

Les règles de légitime défense constituent aussi un cheval de bataille pour les policiers. David Olivier Reverdi souhaite des règles plus adaptées, qui se rapprochent en particulier de celles des gendarmes. Le syndicaliste espère aussi la réhabilitation des peines plancher pour les auteurs des agressions sur les policiers. "Il faut qu'un délinquant, un criminel, sache qu'il va encourir une peine de prison ferme s'il s'attaque aux forces de l'ordre", indique David Olivier Reverdi. Il souhaite aussi que les incivilités à l'encontre des agents soit condamnées par une réponse judiciaire ferme. "Le couple police-justice doit travailler main dans la main" abonde le syndicaliste. 

Pour obtenir ces réponses signe de fermeté, le syndicat de police Unité-SGP police FO a appelé mercredi à une marche de colère policière et citoyenne. De leur côté, des policiers se sont rassemblés devant l'Assemblée nationale à Paris, sans consulter les syndicats comme lors des manifestations nocturnes. 

Les revendications de David Olivier Reverdi


Des propos recueillis par Maud de Bourqueney de RCF Dialogue. 

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