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François Ansermet, du CCNE: "le monde change, et la procréation également"
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François Ansermet, du CCNE: "le monde change, et la procréation également"

RCF,  -  Modifié le 28 juin 2017
Le Comité consultatif national d’Ethique a rendu son avis mardi concernant la procréation médicalement assistée. Elle est désormais ouverte aux couples de femmes et aux femmes seules.

"On pourrait dire que le monde change, et dans ce cadre, la procréation change aussi. Et le monde change plus vite que nos pratiques, d’où la nécessité de penser, de se positionner par rapport à ces changements en cours. Au comité, nous débattons sur la question de la conservation des ovocytes, sur la PMA. Il faut bien réaliser que tout cela existe actuellement en France, dans la mesure où les gens vont faire ce genre de pratiques à l’étranger" explique le professeur François Ansermet, pédopsychiatre, co-rapporteur de l’avis du CCNE sur la PMA.

"C’est une demande sociétale qui ne peut pas rester sans réponse. Il y a une reconfiguration de la filiation, de la famille. Et il s’agit de la penser. Je vois aussi beaucoup d’enfants, notamment issus de PMA. Ces enfants sont là, et on doit aussi se poser la question de leur statut. L’enfance nous regarde" ajoute-t-il.

Il s’agit d’un basculement dans les nouvelles façons de donner la vie à des enfants. Se pose alors la question des conséquences sur ces derniers. "C’est là que toute la question se pose. Disons d’abord que ces enfants sont issus d’un désir. Ensuite, cet avis contient une méthode. Il y aura de nouvelles lois de bioéthique en 2018. C’est un débat qui débute et  cet avis n’est pas gravé dans le marbre. L’avis sera amené à évoluer" précise encore…

Sur la méthode, le professeur François Ansermet explique que l’avis pose le fait qu’il existe des disjonctions dans la PMA, d’un point de vue technique, mais également sur la question de la filiation. "Ces disjonctions introduisent de nouvelles relations inédites qu’on ne connait pas encore, avec des conséquences positives et des risques. Nous avons défini à partir de là des points qui résistent à toute réflexion. Et c’était important de les rendre intelligibles".

Jean Leonetti a indiqué au sujet de cet avis qu’il avait quelque chose de paradoxal. Un caractère de grande prudence notamment sur la question si fondamentale de l’absence du père et la marchandisation du corps humain, bien qu’il se positionne favorablement à l’extension de la PMA pour toutes les femmes. "Je pense que le côté paradoxal est vrai. C’est vraiment un avis sur un monde en mutation que nous essayons de saisir" conclut-il.

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