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Grand débat national: "beaucoup pensent que cela ne servira à rien"
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Grand débat national: "beaucoup pensent que cela ne servira à rien"

Un article rédigé par Jean-Baptiste Le Roux - RCF,  -  Modifié le 15 janvier 2019
A l’approche du grand débat national, l’Association des maires ruraux de France a lancé une opération appelée "Mairie ouverte", pour faire remonter les doléances des citoyens.
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Les maires ruraux font remonter les doléance de leurs administrés

"Ce sont les doléances et les propositions des citoyens habitant les territoires ruraux. Nous nous sommes contentés d’ouvrir les cahiers, de les mettre à disposition des citoyens. Et à aucun moment nous n’avons tenu la plume ou animé quoi que ce soit. C’est vraiment l’expression des citoyens" explique Vanik Berberian, président de l'Association des maires ruraux de France.

"Il y a un vrai besoin de parler, d’exprimer des choses. Plus de 5.000 communes se sont associées à l’opération. D’autres continuent encore. Et d’autre vont le faire. Il y a vraiment l’envie d’exprimer ces propositions. Ce qui revient de manière régulière, c’est la question du pouvoir d’achat, qui est à l’origine de cette mobilisation. Mais au-delà des taxes sur le carburant, il y a la difficulté aujourd’hui pour beaucoup de citoyens de finir le mois. Et pour certains, si c’est difficile, d’autres ont des facilités de placement, d’optimisation fiscale. L’injustice fiscale est aussi un problème. Et le troisième point, c’est la diminution des services publics en milieu rural et la prise de conscience que les territoires ruraux sont délaissés depuis longtemps. Il y a là un matériau très intéressant que nous allons remettre au président de l’Assemblée, au président du Sénat, au président du CESE, et à la présidence de la République" ajoute l'élu, qui estime que ce document peut être utilisé comme point de départ du grand débat national.
 

Lettre aux Français: pas de volonté d'infléchir le cap engagé

Emmanuel Macron a adressé une lettre aux Français avant de lancer le débat national, mardi 15 janvier, à l’occasion d’un déplacement dans l’Eure. Une lettre dans laquelle il pose un certain nombre de questions. "Je l’ai lue avec beaucoup d’attention. Elle est ambigüe. On retrouve des accents de la campagne électorale. Même si l’analyse est très juste, on ne décèle pas une volonté très forte de vouloir infléchir le cap politique engagé depuis un an et demi. Il y a un véritable risque d’appeler les citoyens à s’exprimer et laisser l’impression qu’on n’en tiendra pas compte. Cela montre bien les limites et le cadre de cette consultation. En tout cas, on souhaite que ce débat réussisse, c’est dans l’intérêt de tous" précise Vanik Berberian.
 

"Le politique n'écoute pas le citoyen"

Ce grand débat national va se tenir alors qu’il existe toujours une grande défiance du citoyen vis-à-vis du pouvoir politique, des institutions. Une situation tendue où les maires peuvent avoir leur rôle à jouer, un rôle de médiation. "C’est dans la fonction du maire. Parmi l’ensemble des élus, le seul qui ait la double représentation, celle de l’État dans sa commune, et celle des citoyens vis-à-vis de l’Etat, c’est le maire. C’est une différence essentielle. Il a toute légitimité pour faire cet interface entre le plus haut de la pyramide et le terrain" analyse le président de l'Association des maires ruraux de France.

Parmi ses propres administrés, Vanik Berberian note des avis partagés au sujet du grand débat national. "Il y a vraiment tous les cas de figure. Beaucoup pensent que cela ne servira à rien, que de toute façon le politique n’écoute pas le citoyen. D’autres ont des choses à dire. S’ils se sont déplacés, c’est qu’ils y croient et donc il ne faut pas les décevoir. C’est un sujet de première importance pour la vie sociale, sociétale et politique" conclut-il.
 

Vanik Berberian, président de l'Association des maires ruraux de France:

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