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[JMJ 2019] Un vendredi au Panama sous le signe de la Miséricorde
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[JMJ 2019] Un vendredi au Panama sous le signe de la Miséricorde

Un article rédigé par Jean-Baptiste Le Roux - RCF,  -  Modifié le 26 janvier 2019
Dernière édition d’Un Jour aux JMJ, le magazine qui revient sur les grand temps forts de ces JMJ de Panama.
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Vendredi 25 janvier était une journée chargée, de l’autre côté de l’Atlantique. A Panama, face à l’océan Pacifique, les 34èmes Journées Mondiales de la Jeunesse battent leur plein. Pour faire le point sur cette journée basée sur la réconciliation, Florence Gault recevait Mgr Dominique Lebrun, évêque du diocèse de Rouen, ainsi qu’une partie des pèlerins français ayant rejoint Panama, par la voile.
 

Au Panama, le souvenir du père Jacques Hamel

L’évêque du diocèse de Rouen participe donc à ces Journées Mondiales de la Jeunesse, deux ans après celles de Cracovie, où il avait été durement éprouvé. En effet, en pleines JMJ de Pologne, Mgr Lebrun apprenait l’assassinat du père Jacques Hamel, en l’église Saint-Étienne-du-Rouvray. Un événement au retentissement plus large que la seule Église française.

"C’est évidemment très présent dans mon cœur, mais pas dans le mien seulement. Je suis frappé par de nombreux évêques qui apprenant que je suis du diocèse du Rouen, me rappellent le père Jacques Hamel. Et puis mardi, le jour correspondant à l’assassinat du père Jacques Hamel, une jeune est venue me voir pour me dire que le 26 juillet, elle était en Auvergne dans sa voiture, éloignée de l’Église, et apprenant la nouvelle par la radio, elle s’est mise à pleurer. C’est comme cela qu’elle est revenue à l’Église. J’ai eu beaucoup de témoignages ces temps-ci qui me touchent beaucoup. Évidemment, je pense beaucoup à ce que j’ai vécu à ce moment-là. Cela reste une blessure" a expliqué Mgr Lebrun.

L’évêque du diocèse de Rouen en a profité pour livrer son ressenti sur ces Journées Mondiales de la Jeunesse de Panama. "Le pape l’a dit hier. Beaucoup de chaleur et beaucoup de couleurs. C’est ce que nous ressentons après une semaine d’immersion dans les paroisses de diocèses. Cette Église est relativement pauvre en prêtres, cela a pu déstabiliser certains d’entre nous qui se sont retrouvés dans des villages avec une communauté qui prenait en charge la chapelle locale. Dans le diocèse où j’étais, il n’y a que 22 prêtres pour 400.000 habitants. Mais nous étions dans les familles, et il y avait beaucoup de joie" a-t-il notamment ajouté.
 

 

Une journée propice à la réconciliation et à la Miséricorde

Cette journée de vendredi était placée sous le signe de la réconciliation, et de la Miséricorde. Au programme : confessions géantes organisées dans le parc Omar, liturgie pénitentielle et Chemin de croix célébré par le pape François. Les confessionnaux aux couleurs du drapeau panaméen ont été fabriqués par des prisonniers panaméens. Des prisonniers que le pape François a tenu à rencontrer, à l’occasion de cette liturgie pénitentielle.

Dans chacun de ses voyages apostoliques, le pape François a exprimé la Miséricorde de Dieu à travers des gestes concrets. Cette fois-ci, c’est dans le centre de détention pour mineurs de Las Garzas de Pacora, à une quarantaine de kilomètres de Panama City, qu’il s’est rendu pour cette célébration pénitentielle.

Créé en 2012 et considéré comme un lieu modèle, ce centre est soutenu financièrement par l’Union européenne. Il a une capacité d’accueil de 192 places pour des garçons à partir de 14 ans. 80 d’entre eux participent à la célébration, rejoints par plusieurs autres détenus issus de divers centres du pays. L’un d’entre eux a pu livrer son témoignage, avant la liturgie proprement dite. Dans les mots adressés par le pape à ces jeunes marqués par le manque d’amour, d’éducation et par la violence, il devait être question de pardon et de miséricorde.

Le pape François a lui aussi voulu faire passer un message de miséricorde, et d’espoir, aux détenus présents durant la liturgie. "Jésus n’a pas eu peur de s’approcher de ceux qui, pour une infinité de raisons, portaient sur leurs épaules la haine sociale" peut-on notamment lire dans son homélie disponible ici.
 

Cette journée pénitentielle doit s’achever par le Chemin de croix, qui se tiendra à partir de 17h30, heure de Panama, 23h30 en France. Un événement particulièrement important, à chaque édition des JMJ. Vivre un Chemin de croix, c’est faire mémoire des dernières heures de la vie de Jésus, le suivre pas à pas pour entrer dans les sentiments qui l’ont traversé, au moment de ce combat. Un combat qu’il a accepté de livrer pour sauver les hommes du péché et leur montrer qu’en vivant l’amour jusqu’au bout, on peut affronter la mort. Lors des JMJ, la mise en scène du Chemin de croix est souvent soignée et parfois innovante.
 

 

Ils ont rejoint le Panama à la voile !

En matière de démarche innovante, ces pèlerins marquent un sacré point. Mathilde Le Levreur Barton, Anne-Laurence Thoux, Henri Chanzy et Tony Lerosier sont quatre jeunes Français qui se sont rendus au Panama, en bateau. A l’aide de trois voiliers, plus précisément. Partis de Bretagne, ils ont parcouru 7.850 miles nautiques pour atteindre le Panama, après une vingtaine d’escales. Une odyssée de six mois, qui a nécessité plus de huit mois de préparation. Et à l’arrivée, une sacrée récompense : une rencontre avec le pape !

"Sur le groupe de 17 jeunes, on était quatre ou cinq à avoir navigué auparavant. Pour la plupart des personnes, il y a eu un week-end d’entraînement, pour ressentir le mal de mer et apprendre à manœuvrer. La plupart ont appris pendant le voyage" explique Henri. "Je n’avais pas vraiment réfléchi à la question. Je n’ai pas pensé aux mauvais côtés" précise Tony.

Ce projet s’est inscrit dans une vraie démarche de pèlerinage. Des messes étaient régulièrement célébrées à bord. 
 

Des JMJ rythmées par la musique

Cette jeunesse, c’est le synonyme de la vitalité et de la joie. Des mots qui ont trouvé un écho particulier durant le festival de la jeunesse de ces JMJ. Des concerts ont ainsi eu lieu tous les jours sur la Cinta Costera, cette bande côtière réservée aux piétons. La musique chrétienne d’Amérique centrale y était notamment à l'honneur.
 

Reportage dans les coulisses du Festival de la Jeunesse – Marie-Charlotte Laudier :


 

Focus sur les catéchèses

Les JMJ sont enfin un temps propice à l’enseignement à la prière. Parmi ces temps de réflexion, les catéchèses données par les évêques occupent une place de choix. Jeudi 24 janvier dernier, la paroisse de Cristo Redentor a ouvert ses portes aux jeunes pèlerins de Californie, d'Autriche, du Zimbabwe et des Philippines. Ces derniers étaient de loin les plus nombreux et les plus bruyants. Leur excitation était en partie motivée par la présence de leur propre archevêque de Manille, le cardinal Luis Antonio Tagle, venue délivrer une catéchèse.

 

 

 

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