Accueil
L'abbé BERNARD VAN VYNCKT: Blijf in uw kot! • Dimeure è t' baraque!
Partager

L'abbé BERNARD VAN VYNCKT: Blijf in uw kot! • Dimeure è t' baraque!

RCF Namur,  -  Modifié le 14 mai 2020
Ce lundi, dans son mot hebdomadaire, l'Abbé Bernard van Vynckt nous titre en flamand "Blijf in uw kot!". Mais rassurez-vous, tout le reste de son billet est bien en wallon! Ouf

Et voici la traduction en français  :)

â–º "Blijf in uw kot"... "Demeure dans ta baraque"... Ce qu'elle nous avait tanné avec çà, Maggie De Block ! - en flamand, bien sûr ! - pour obliger les belges à demeurer chez eux. Pour ceux qui ne le sauraient pas le mot "maison" en flamand, se dit "huis" ; tandis que le mot "Kot" signifie "baraque".

Et nous avons encore de la chance, que ces dernières semaines il a fait beau. Ainsi, nous avons pu aller faire un tour à vélo, faire de longues promenades, ou simplement se retrouver au jardin à lire le journal, sous le soleil. Pour moi, une flamande, bien sûr ! On ne se refait pas, voyons ! S'il s'était mis à pleuvoir tous les jours, vous voyez l'affaire d'ici ! Cela aurait été bien plus malaisé de rester enfermé. Je pense là à une famille avec trois enfants. Bien vite, la marmite se mettrait à bouillir.

La police nous certifie qu'il y a, pour l'instant, beaucoup plus de problèmes dans la vie des couples et entre les parents et leurs enfants. Sur le journal de ce jour, il est écrit qu'on a dû intervenir 25 % de plus que d'habitude, pour des enfants maltraités. Et je ne parle pas des personnes qui sont enfermées depuis plus de deux mois maintenant, dans de petits appartements ou de petites maisons sans jardin. Oui, il n'est pas si simple que cela de vivre, comme on nous le demande.

Pourtant, la crise que nous traversons nous apprend aussi combien nous éprouvons le besoin des autres.

Trois exemples. Notre professeure de wallon me racontait l'autre jour, que çà lui faisait tout drôle de ne pas nous retrouver tous les quinze jours. Parce que ce n'est pas la même chose d'apprêter les leçons et de les envoyer par internet. "Pour moi, c'est un vrai bonheur que d'avoir des élèves devant moi et de travailler avec eux pour qu'ils apprennent la grammaire wallonne. À chaque fois, c'est un fort bon et plaisant moment que nous passons ensemble. Mais, si je ne les vois pas, il me manque quelque chose !

Un autre exemple. Il paraît que, parce qu'on ne peut plus aller rencontrer l'autre, dans les boîtes aux lettres, les facteurs n'ont jamais mis autant de cartes ou de lettres, de la famille ou d'amis. Et je ne parle pas de tous les messages envoyés par internet ou tous les moyens modernes. Les personnes se remettent à écrire pour partager des mots qui font tant plaisir.

Un dernier exemple. Michel Lecomte, le chef des sports à la RTBF - vous le connaissez bien ! - disait dans Le Vif l'Exprès du 16 avril : "Aujourd'hui moi, dans mon travail, ce qui me fait le plus grand plaisir, c'est de rencontrer le journaliste, de m'entendre avec lui, simplement d'avoir un petit mot plaisant ou de prendre quelques minutes dans mon bureau. A ma maison, il n'y a que peu de ces moments-là, lorsque je suis derrière mon ordinateur pour décider de ce qu'il faut faire".

Aves tous ces exemples, autant dire que nous ne sommes pas faits pour vivre comme des moines, encore moins comme des ermites.

Un ami me disait, de ces jours-ci, nous pouvons toujours écouter et parler par téléphone. Nous pouvons toujours encore écrire. Mais ce qui nous manque aujourd'hui, c'est de pouvoir toucher l'autre. Parfois, nous ressentons le besoin de serrer quelqu'un dans les bras ou de l'embrasser pour manifester notre tendresse. C'est cela qui est désespérant pour beaucoup. Des psychologues certifient même qu'une personne, qui vit seule des mois durant, sans pouvoir serrer des mains ou manifester son amitié, est quelqu'un qui est sur la voie d'un "burn-out", pour reprendre un beau mot wallon. Oui, il est temps que tout cela s'arrête. Les psys vont avoir de l'ouvrage.

Pour moi, çà va bien ! Il ne vous faut pas faire du mauvais sang pour ma santé. Ainsi, je vous promets d'être là lundi prochain, comme toutes les semaines.

Portez-vous bien ! Veillez à vous et aux autres ! Et si tout va bien - seulement si tout va bien, bien sûr - je paierai le médecin et encore le pharmacien.

 
 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don