Christophe-Charles Rousselot l'affirme : "L'élan est vraiment mondial, nous n'avions jamais vécu un épisode pareil". Dans un communiqué, la fondation Notre-Dame explique avoir déjà reçu 1600 appels téléphoniques et 2500 messages provenant du monde entier pour la cathédrale, après l'incendie du 15 avril dernier.
Il y a bien sûr les promesses de don, mais la générosité s'exprime d'autres manières. Un tailleur de pierres argentin a proposé son aide pour restaurer la cathédrale. Une propriétaire du Poitou a offert de couper ses chênes pour reconstruire la charpente... La diversité des offres traduit le "rayonnement mondial de Notre-Dame de Paris", explique Christophe-Charles Rousselot.
Cet élan de solidarité important représente aussi un défi pour la fondation Notre-Dame. Organiser des centaines de dons venant des quatre coins du monde ne va pas être évident techniquement. Le premier défi est de recevoir et traiter les propositions vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Pour choisir d'accepter ou non certaines offres, il faudra attendre la décision qui sera prise quant aux choix architecturaux.
Si la cathédrale appartient à l'Etat, la fondation Notre-Dame se montrera tout de même attentive sur la répartition des fonds, notamment en soulignant l'importance de refinancer les installations techniques qui rendent l'édifice utilisable pour célébrer les offices.
L'Etat a labellisé quatre fondations qui sont donc habilitées à recevoir les dons pour la restauration. Christophe-Charles Rousselot et la fondation Notre-Dame appellent donc à la "prudence" quant aux "cagnottes privées qui fleurissent sur la toile", des sociétés peu scrupuleuses pouvant récupérer des "marges importantes" sur les dons avant de les reverser pour le futur chantier.
Avec plus d'un milliard d'euros de dons, la polémique n'a pas tardé à éclater : de nombreuses associations et citoyens s'indignent que l'on puisse débloquer si rapidement autant de fonds pour un bâtiment alors que le pays traverse depuis plusieurs mois une crise majeure, et que les gilets jaunes s'appretent à entamer ce samedi 20 avril le 23ème acte de leur mobilisation.
Christophe Rousselot estime qu'il est naturel de se poser la question, il ajoute que l'archevêque de Paris a rappellé lui même en parlant de la cathédrale que "ce sont des pierres saintes mais ce sont des pierres". Le délégué de la fondation Notre-Dame explique que Saint-Landry, tout en contribuant à la construction de Notre-Dame a aussi participé à la construction de l'Hôtel Dieu, et qu'aujourd'hui sa fondation a aussi vocation à aider les personnes en difficulté sociale.
Les membres de la fondation n'ont toujours pas pû regagner leurs bureaux, situés juste à côté de la cathédrale. Mercredi, ils rencontrent les pouvoirs publics et le général Georgelin en charge du chantier pour organiser le programme des mois à venir. Une fois le programme fixé, les fonds seront alloués aux différentes étapes du chantier.
Quant à la façon dont il faudra reconstruire la cathédrale, Christophe-Charles Rousselot estime à titre personnel que la flèche détruite dans l'incendie était "incongrue" et que les douze apôtres qui entouraient la flèche étaient "mal disposés", en ce sens, le délégué de la fondation estime "très bonne" l'idée d'Emmanuel Macron de lancer un concours international d'architecture pour la restauration de la cathédrale la plus célèbre au monde.
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