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La grogne des policiers ne retombe pas
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La grogne des policiers ne retombe pas

Un article rédigé par Blaise Fayolle - RCF,  -  Modifié le 25 octobre 2016
Les policiers ont de nouveau manifesté à Paris dans la nuit de lundi à mardi. Des rassemblements doivent se tenir dans la journée devant les palais de justice à l'appel des syndicats.
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Plus de deux semaines après la violente attaque au cocktail Molotov dans l'Essonne, les policiers sont toujours mobilisés pour dénoncer leurs conditions de travail et demander des moyens supplémentaires. Pour la huitième nuit consécutive, certains ont manifesté à Paris et Toulouse, entre autres, entre lundi et mardi. Pour la première fois depuis le début du mouvement de colère, les syndicats ont appelé à la mobilisation pour tenter de reprendre la main sur la contestation. Leur mouvement n'a que peu été suivi. 

8ème nuit de mobilisation

Le 8 octobre, deux voitures de police tombaient dans un guet-apens à Viry-Châtillon dans l'Essonne. Des individus caillassaient les véhicules, jetaient des cocktails Molotov à l'intérieur et s'en prenaient physiquement à leurs occupants. Deux policiers ont été grièvement blessés par les brulures, l'un est même resté plusieurs jours entre la vie et la mort. Aujourd'hui, les deux hommes sont hors de danger. 

Après cette attaque d'une terrible violence, les policiers ont commencé à se rassembler, la nuit, de façon informelle, dans une vingtaine de ville française, pour dénoncer ce climat de violence. La mobilisation a surpris. Les policiers sont en effet tenus au devoir de réserve. Leur droit de manifester est strictement encadré. Le gouvernement a exprimé sa solidarité au corps de métier. Le ministre de l'intérieur a lancé des concertations en région pour faire le point sur les requêtes des forces de l'ordre et y accéder si possible. 

Les syndicats tentent de reprendre la main

Mais le mouvement ne s'est pas essoufflé. Les manifestations se poursuivent chaque nuit et d'autres sont organisées le weekend. Face à l'ampleur du mouvement, le président Hollande a annoncé qu'il recevrait les syndicats de police mercredi 26 octobre. Problème : les syndicats restent pour le moment dépassés par le mouvement de protestation. Les manifestations nocturnes court-circuitent les leaders syndicaux. 

Une intersyndicale, composée  d'Alliance, Synergie Officiers, et l'Unsa notamment, tente de reprendre la main. Chaque mardi, elle appelle à la mobilisation devant les palais de justice de 13 heures à 13 heures 30. Les policiers réclament en effet un durcissement des peines à l'encontre des personnes coupables d'actes violents à leur encontre. Mais la manifestation organisée par les syndicats n'a que très peu mobilisé.

À Paris et Bobigny  (Seine-Saint-Denis), entre 100 et 150 policiers se sont réunis devant les grilles des palais de justice. La mobilisation a connu a aussi un relatif échec dans le reste de l'hexagone. Une trentaine de membres des forces de l'ordre ont fait le déplacement devant les palais de justice de Marseille et Lyon. A Lille, ils étaient une quarantaine, une cinquantaine à Rennes et une vingtaine à Rouen. Des rassemblements du même acabit ont aussi lieu à Caen, Saint-Brieuc ou Alençon. 

La première journée d'action à l'initiative des syndicats de policiers semble s'apparenter à un échec, et ce, à la veille d'une grande marche nationale de soutien prévue par l'intersyndicale, mercredi, avant la réunion avec le chef de l'Etat.

La question de la légitime défense

En termes de revendication, les membres des forces de l'ordre entendent aussi obtenir un assouplissement des règles de légitime défense. Actuellement, ils sont encadrés par les principes de nécessité, de proportionnalité et de simultanéité. Les policiers espèrent obtenir les mêmes règles que les gendarmes, à savoir plus de souplesse sur ces critères. 

Ils exigent également de nouveaux moyens. Les policiers municipaux, qui commencent à se joindre à la mobilisation, veulent par exemple des équipements qui se rapprochent de ceux de la police nationale. 

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