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La pédophilie dans l'Eglise implique "que la formation des prêtres" s’approfondisse
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La pédophilie dans l'Eglise implique "que la formation des prêtres" s’approfondisse

Un article rédigé par Jean-Baptiste Le Roux - RCF,  -  Modifié le 6 novembre 2018
Présent à l'Assemblée plénière des évêques, à Lourdes, Mgr Jérôme Beau a répondu aux questions de RCF au sujet de la réforme de la formation des prêtres.
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Où en est la réforme de la formation des prêtres ?

"Il y a deux ans, Rome a écrit une Ratio Fondamentalis qui donne le fondement de ce que c’est de former les futurs prêtres dans le monde d’aujourd’hui, dans un monde qui a changé. Il est important que la formation sache s’adapter à la nouveauté. Évidemment ce qui est fait au niveau mondial doit être adapté au niveau national. Le but de notre travail aujourd’hui est d’adapter ce texte-là à comment le vivre dans la situation française avec les questions propres à la France. Ce travail là, nous y sommes engagés depuis bientôt deux ans. Nous avons commencé un travail synodal, en faisant travailler à la fois l’ensemble des formateurs de séminaires, un certain nombre d’évêques, puis le Conseil national des séminaires, pour arriver maintenant à une version 4 de la Ratio qui va être présentée en province" explique Mgr Jérôme Beau, 
 

Quelles sont les particularités de cette adaptation française du texte romain ?

"Il y a d’abord trois nouveautés dans la structure de formation. Désormais, chaque séminariste commencera par une année de fondation spirituelle. Ce qu’il n’y avait pas avant. C’est une année pour entrer dans la dimension du don de soi-même, de la lecture continue de la Bible, dans un grand temps de retraite, et fonder sa vie dans le Christ. A l’issue de la formation, une fois qu’ils sont diacres en sacerdoce, une année de synthèse vocationnelle, c’est-à-dire une année où la pastorale doit façonner leur manière d’être en tant que ministre ordonné avant leur ordination de prêtre. Et ensuite, la question de l’accompagnement des jeunes prêtres, pour permettre un renouvellement de la vie sacerdotale au bout de cinq ou dix ans de ministère" ajoute-t-il.
 

Est-ce que la question sensible de la sexualité ou des abus sexuels dans l’Église est abordée ?

"On voit bien que ces questions dramatiques demandent que la formation s’approfondisse, se vérifie dans la manière dont on donne à des hommes qui se destinent à être prêtre de pouvoir assumer l’ensemble de leur vie, de leur psychologie, de leur vie affective, de leur sexualité, dans une vie consacrée, chaste et continente. Ce qui leur donnera de pouvoir dire oui, c’est d’avoir un épanouissement humain, et non pas un engagement malgré eux. Un des critères premiers de l’appel, c’est bien de devenir un homme libre pour s’engager" précise Mgr Beau.
 

Est-ce-que le système des séminaires va durer ou évoluer ?

"Le monde d’aujourd’hui est un monde dans lequel l’héritage des grands séminaires du Concile de Trente en France est un héritage sur lequel il doit y avoir une évolution. Dans le discernement, dans l’accompagnement, dans le regard qui permet à un séminariste de se présenter à être prêtre, il est important qu’il y ait un regard féminin, d’homme et de femme consacré, de couple, qui puissent aider à la fois chaque séminariste à devenir ce qu’il est" estime Mgr Jérôme Beau.
 

Mgr Jérôme Beau, archevêque de Bourges, au micro d'Etienne Pépin:

 

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