La situation politique toujours plus instable en Libye
Les combats se poursuivent en Libye. Les forces du gouvernement d'union nationale (GNA) ont consolidé ce mercredi (3 août) leurs positions à Syrte face à l'Etat islamique (EI), qui contrôle la ville depuis juin 2015. Si elles bénéficient grandement du soutien aérien américain - l'aviation militaire américaine a bombardé ces derniers jours les positions de l'EI dans cette même ville - elles sont ralenties par les snipers et les mines déposées par les djihadistes.
Un contexte politique instable
Les forces du GNA sont entrées le 6 juin à Syrte et assiègent, depuis cette date, les djihadistes, qui contre-attaquent avec violence par des voitures piégées et des attentats suicide.
Une lutte compliquée par le contexte politique libyen très instable. Deux gouvernements se disputent le pouvoir dans un pays désormais livré aux milices: le GNA, installé à la capitale Tripoli et reconnu par la communauté internationale, et un cabinet parallèle, basé dans l'Est. Le Parlement, qui n'a d'ailleurs pas voté la confiance au GNA, a estimé que l'appui militaire américain était une "violation de l'espace aérien" libyen. La plus haute autorité religieuse du pays, la Dar al-Iftaa, qui ne reconnaît pas non plus l'autorité du GNA, a afirmé elle aussi son rejet des frappes américaines.
Deux armées concurrentes
Mais cette instabilité ruine une grande partie des efforts de l'armée dans sa lutte contre l'EI. S'il y a deux gouvernements qui se disputent le pouvoir, il y a aussi deux armées, ce qui complique grandement la situation sur le terrain.
Le général Haftar, chef proclamé de l'armée libyenne, ne dépend pas du GNA, pourtant reconnu par la communauté internationale. Il "est soutenu par le Parlement historique" explique Pierre Vermeren, historien et spécialiste de l'histoire contemporaine. Quant à l'actuelle armée, qui se bat à Syrte, elle est soutenue par les nouvelles autorités du GNA.
"C'est ce qui rend toute intervention extérieure très difficile" précise-t-il. "Toute tentative, qu'elle soit française ou américaine, risque d'être récupérée par l'un des deux côtés."
Pierre Vermeren, historien et spécialiste de l'histoire contemporaine:
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