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Le cardinal Barbarin relaxé par la cour d’appel de Lyon
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Le cardinal Barbarin relaxé par la cour d’appel de Lyon

Un article rédigé par Jean-Baptiste Le Roux - RCF,  -  Modifié le 31 janvier 2020
Le cardinal Philippe Barbarin a été relaxé jeudi 30 janvier par la cour d'appel de Lyon, du chef de non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs.
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C’est peut-être l’épilogue d’un feuilleton amorcé en 2015, pour le cardinal Philippe Barbarin. La cour d’appel de Lyon s’est prononcée jeudi 30 janvier sur le cas de l’archevêque de Lyon. Le cardinal Barbarin a été relaxé jeudi 30 janvier du chef  de non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs. Ce dernier avait été condamné en mars 2019 à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation à la justice des agressions sexuelles commis par Bernard Preynat.

Dans ses motivations, la cour d'appel de Lyon distingue deux périodes, séparées par la date du 26 février 2013, qui correspond au début du délai de prescription de trois ans lié au dépôt de plainte des parties civiles contre Mgr Barbarin le 26 février 2016.
Pour les faits antérieurs à 2013, la cour estime que les faits de non-dénonciation sont caractérisés, le cardinal Barbarin ayant été informé de la nature sexuelle des agissements de Bernard Preynat, mais que ces faits de non-dénonciation sont prescrits.

Pour les faits postérieurs à 2013, les victimes non prescrites étaient en âge et en mesure de porter plainte. Les juges écrivent que leur "état de sidération" évoqué à la barre, qui aurait pu rendre difficile un dépôt de plainte, n'est pas assimilable au regard de la loi à un handicap ou une maladie, qui les auraient empêchés de dénoncer ces faits à la police. En raison soit de la prescription avant 2013, soit pour la non-caractérisation du délit de non-dénonciation après 2013, les juges ont donc estimé que Mgr Barbarin n'est pas coupable. 

L'affaire débute en 2015, lorsque plusieurs anciens scouts affirment avoir été victimes, il y a une trentaine d’années, d’agressions sexuelles de la part de leur ancien aumônier, à Sainte-Foy-Lès-Lyon, le père Bernard Preynat. Quatre ans plus tard, le cardinal Philippe Barbarin est cité à comparaître devant la justice, soupçonné d’avoir caché les agissements de Bernard Preynat, aujourd’hui renvoyé de l’état clérical.

En première instance, le procureur n’avait pas requis, contre le primat des Gaules, de condamnation. Au mois de mars 2019, le tribunal avait finalement condamné le cardinal Barbarin à six mois de prison avec sursis. Une condamnation qui avait poussé l’archevêque de Lyon à interjeter appel et à se mettre en retrait des affaires du diocèse, remplacé par Mgr Michel Dubost, en tant qu’administrateur apostolique. Une condamnation qui sonne alors pour les victimes de Bernard Preynat, comme "un message fort envoyé à l'Eglise de France".

Durant l’audience d’appel, en novembre dernier, le ministère public avait réclamé la relaxe du cardinal, dont la ligne de défense n’avait pas varié par rapport à la première instance. Mgr Barbarin réaffirme alors qu’il "n’arrive pas bien à voir en quoi il est coupable". Il estime par ailleurs avoir "fait tout ce qu’il lui était possible de faire" à l’époque.

De leurs côté, les victimes ont indiqué ne pas encore savoir si oui ou non, elles poursuivaient leur combat juridique, devant la Cour de cassation.

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