Le gouvernement annonce la fin du trou de la sécurité sociale en 2017

Avant de présenter son projet de loi de financement de la sécurité sociale, vendredi 23 septembre, Marisol Touraine a annoncé un retour non loin de l'équilibre pour le régime général de la sécurité sociale en 2017. En revanche, le déficit du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) reste, lui, important. Pour atteindre son objectif, le gouvernement envisage des nouvelles économies. Les hôpitaux et le remboursement des médicaments sont dans le viseur du ministère de la santé. 

L'analyse de  Nadia Obkani, doctorante en sciences politiques au centre Durkheim de Sciences Po Bordeaux

3 branches sur 4 dans le vert

"Il n'y aura plus de trou de la sécu", a commenté sur son blog la ministre de la santé Marisol Touraine jeudi soir. Pour la première fois depuis 16 ans, le déficit du régime général, qui gère les maladies, les retraites, la famille et les accidents du travail, sera ramené à 400 millions d'euros, a-t-elle annoncé. En 2016, le déficit s'élève à 3,4 milliards d'euros. 

Le gouvernement prévoit un équilibre budgétaire pour la branche famille en 2017. Les branches accidents du travail (+ 700 millions d'euros) et retraite (+ 1,6 milliard d'euros) seraient, elles, en excédent. Le déficit de l'assurance maladie réduirait de façon spectaculaire, de 4,1 milliards à 2,6 milliards d'euros. La dernière prévision peut paraître étrange compte tenu de l'augmentation des soins de santé liée au vieillissement de la population.
 

Le Fonds de solidarité oublié

Toutefois, les annonces de la ministre de la santé ne prennent pas en considération le déficit du Fonds de solidarité vieillesse (FSV), une autre composante de la sécurité sociale qui verse les cotisations retraites des chômeurs et le minimum vieillesse. Le Fonds ne devrait pas s'améliorer étant donné le taux de chômage encore élevé. En ajoutant le déficit du FSV et du régime général, le manque atteindrait 4,2 milliards d'euros en 2017.

Pour atteindre son but, le gouvernement envisage de nouvelles économies. De nouvelles mesures seront d'abord prises pour mieux contrôler les prix des médicaments à autorisations temporaires d'utilisation qui n'ont pas encore été mis sur le marché et destinés à certains malades en phase terminale. Le gouvernement table aussi sur la baisse des tarifs des dispositifs médicaux, comme les fauteuils roulants par exemple. Enfin, le ministère attend également le développement des médicaments génériques.
 

Des économies à l'hôpital, sur les médicaments et le tabac

Le gouvernement souhaite mettre à contribution les hôpitaux, pourtant au bord de la crise de nerf. Le ministère compte sur les économies d'échelle permises par les Groupements hospitaliers du territoire. La mutualisation des achats est particulièrement visée. Le gouvenrement souhaite aussi poursuivre la stratégie de réduction du temps passé à l'hôpital par les patients. Une baisse des tarifs des radiologues et des biologistes est aussi à l'étude. 

Enfin, l'Etat va pouvoir compter sur la hausse des taxes sur les distributeurs de tabac à rouler, évaluée à 130 millions d'euros. La hausse de la masse salariale, qui devrait se poursuivre en 2017, devrait aussi aider à diminuer le déficit.