A Alep, l’armée syrienne et les milices pro-iraniennes qui combattent à ses côtés se sont emparées de plusieurs quartiers ces derniers jours : celui d’Hananu, samedi, et ses faubourgs voisins, dont Jabal Badro et Bab Al-Haid . Lundi, les quartiers de Sakhour et d'Hadariya étaient également repris, isolant davantage les forces rebelles opposées au régime. Une prise stratégique pour le régime car elle lui permet de couper définitivement Alep-Est en deux.
Brita Hagi Hassan est le président du conseil de la ville d'Alep-Est, l'équivalent du maire en France. Alep-Est, c'est la partie de la ville dite rebelle, opposée au régime de Bachar al-Assad. Son maire n'y fait pas exception. Ce dernier est en ce moment en France pour témoigner de ce qui se passe sur place, appuyé par le réseau de l'ONG Syria Charity.
"Aujourd’hui, les infos que l’on reçoit sont en temps réel, tellement la situation progresse rapidement. Toutes les demi-heures, il y a un massacre dans la ville d’Alep. 250 000 personnes sont menacées dans cette ville, à cause des bombardements de l’aviation russe, et de la politique de la terre brûlée, soutenue par les régimes russes et iraniens"
"Certains ont fui dans les zones contrôlées par le PKK kurde, et d’autres ont fuit dans les dernières zones libérées de la ville d’Alep. Les dernières avancées du régime ont divisé la zone assiégée en deux zones distinctes. Dans la dernière zone reprise par le régime syrien, il n’y a aujourd’hui plus de civils"
"Malgré cela, nous avons demandé aux instances internationales, dont la France, de mettre en place des couloirs humanitaires sûrs pour permettre la sortie des habitants de la partie assiégée d’Alep. Le régime syrien a refusé, et aujourd’hui nous renouvelons cette demande. Sur les civils présents dans les zones assiégées, plus de 50 % sont des femmes et des enfants. Ils ne demandent qu’à sortir et fuir les bombardements"
Brita Hagi Hassan, vertement opposé au régime de Bachar al-Assad, assure qu'il n'y a pas de terroristes dans les hôpitaux que bombardent les forces russes et syriennes, ni dans la ville d'Alep. "Il y a bien une centaine de membres d'Al Qaeda, mais ils n'ont aucune importance" affirme-t-il. Il explique cependant que l'absence d'aide internationale pousse certains civils à se tourner vers des groupes terroristes.
Parmi les groupes rebelles vus comme l’opposition en Syrie, certaines factions sont vues comme jihadistes, et terroristes. C’est le cas du Front al Nosra par exemple, ou encore Al Qaeda. Des groupes alliés des autorités dans Alep-Est. Brita Hagi Hassan se défend de toute collusion avec eux, et affirme "être contre le terrorisme, quel qu’il soit. Mais suite au silence de l’Union européenne, et sans son soutien à la Révolution, nous ne pourrons prendre aucune position contre ces groupes".
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