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Les papes face à la perte de valeurs de l'Europe
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Les papes face à la perte de valeurs de l'Europe

RCF,  -  Modifié le 1 juillet 2021
Les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Européenne se retrouvent dans la ville éternelle pour célébrer samedi les 60 ans du Traité de Rome.
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Avant de fêter cet anniversaire, les dirigeants européens ont rencontré vendredi le pape François au Vatican. Ce n’est pas une première.  En mai 2016, ils avaient déjà fait le déplacement à Rome pour remettre au Pape le prix Charlemagne, une distinction qui récompense chaque année une personnalité pour son engagement en faveur de l’unification européenne. Le pape en avait profité pour exhorter les dirigeants européens "à dépasser les égoïsmes nationaux pour "construire des ponts et abattre des murs". Il les avait aussi appelé à revenir aux sources du projet européen et à "oser" un changement radical de modèle économique, injuste à l'égard du plus grand nombre.

A l'aune d'un tel événement, on a en mémoire les discours du Saint Père prononcés à Strasbourg en 2015 et celui prononcé à Rome en mai 2016 lorsque le pape a reçu le prix Charlemagne. Un pape qui a chaque fois affiche un regard sombre sur une Europe vieillissante, fatiguée en panne sur le plan économique social, une Europe sécularisée, en panne d’identité et  de valeurs,  en proie à une crise migratoire sans précédent et confrontée à la menace terroriste.

A la veille de cette rencontre, le secrétaire d’Etat du Saint Siège, le cardinal Parolin a donné une interview au quotidien la Stampa. Le cardinal Parolin appelle l’Union à retrouver l’esprit des pères fondateurs. Il rappelle que l’esprit des pères fondateurs "n’était pas tant de créer une nouvelle structure supranationale que de donner vie à une communauté partageant ses ressources." "Aujourd’hui il est nécessaire de repenser l’Union européenne  comme une communauté en chemin et non comme une entité statique et bureaucratique" ajoute-t-il notamment.

Des propos qui sont dans l’esprit des discours prononcés par le Pape François sur l’Europe depuis quatre ans. Le cardinal Parolin déplore aussi dans cet entretien à la Stampa que le christianisme en Europe soit de plus en plus "relégué dans la sphère privée" alors même qu’il était présent au cœur du projet européen en 57. Le terrorisme est signe d’une perte des valeurs en Europe selon le cardinal Parolin, secrétaire d’Etat du Saint Siège.

La signature du traité fondateur de la communauté économique européenne à Rome n’était pas vraiment un hasard. Et le lendemain d’ailleurs de la signature, les représentants des pays membres sont allés au Vatican recevoir la bénédiction de Pie XII. L’héritage chrétien allait de soi pour les pères fondateurs de l’Europe, c’était un élément de la construction européenne.

De l’après-guerre à la guerre froide jusqu’à la troisième guerre mondiale par morceaux les contextes ont changé, l’Europe aussi. Mais toujours, les papes ont marqué leur temps dans cette histoire européenne. Leur point commun tout d’abord, c’est que de Pie XII à François tous sont soutenu l’idéal européen et le principe des racines chrétiennes. 

Dans deux discours particulièrement forts prononcés mardi 25 novembre 2014 à Strasbourg, devant le Parlement européen et le Conseil de l'Europe, le pape a brossé le tableau sans concession d’un Europe vieillissante, en déclin, une Europe stérile, en repli, tenté par le populisme, une Europe qui cède à ses égoïsmes et ses intérêt et érige des murs. Le Pape François rêve d’un "nouvel humanisme européen", d’une "Europe jeune", capable "d’être encore mère", où "être migrant ne soit pas un délit".

Il rêve également d’une "Europe des familles, avec des politiques centrées sur les visages plus que sur les chiffres, une Europe dont on ne puisse pas dire que son engagement pour les droits humains a été sa dernière utopie". Le pape argentin avait été très applaudi devant le parlement européen de Strasbourg, il bénéficie d’une grande popularité. Reste à savoir si ces discours auront un impact politique sur les dirigeants européens. 

 

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