La liste des pays concernés par les paradis fiscaux a été réactualisée. Un mois après être entrée en vigueur, cette liste vient de perdre plusieurs Etats suspectés d'être des paradis fiscaux. Mardi 23 janvier, les ministres des Finances de l’Union Européenne ont retiré huit pays de leur liste noire des paradis fiscaux pour les classer en liste grise.
Le Panama en fait partie. C’est ce qui a été décidé lors d’une réunion à Bruxelles. Les autres pays concernés sont la Corée du Sud, les Emirats Arabes Unies, la Tunisie, la Mongolie, Macao, Grenade et Barbade. Plus que neuf pays figurent désormais sur cette liste noire, qui avait été adoptée le 5 décembre dernier.
"Pour passer de la liste noire à la liste grise, il faut s’engager au plus haut niveau politique pour changer les règles fiscales. Il faut envoyer une lettre d’engagement précise. Maintenant, pour être sûr que cette liste fonctionne et ait un effet réel sur les paradis fiscaux, il faut qu’on suive de très près ces engagements" explique Guillaume Roty, Chef du service presse & média et porte-parole de la Commission européenne.
Il ajoute que "c’est pour cela que cette liste va être actualisée régulièrement. Si un pays de la liste grise a tenu ses promesses, alors il ne fera même plus partie de la liste grise. Si en revanche ce n’est pas le cas, alors le pays sera remis sur la liste noire". Des annonces qui n'ont pas réussi à rassurer les ONG.
Les retraits de cette liste ont en effet créé de vives réactions au sein des ONG. "C’est une surprise pour nous de voir huit pays être retirés de la liste des paradis fiscaux moins d’un mois après que cette liste ait été établie. Une liste qui était déjà bien maigre puisqu’elle ne comportait que 17 États alors que dans l’analyse que nous avions menée chez Oxfam en appliquant les propres critères de l’Union européenne, nous avions montré en réalité que 35 pays auraient dû être listés" explique Manon Aubry, responsable de plaidoyer Justice Fiscale et Inégalités chez Oxfam France
Cette dernière conclut en expliquant que "le deuxième élément qui nous interpelle véritablement, c’est vraiment le manque de transparence autour de ce processus de décision puisqu’aujourd’hui n’ont été rendus publics aucuns engagements pris par ces États qui sont sortis de la liste noire".
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