Il est le seul des trois cardinaux français de la Conférence des évêques de France à être présent à Rome pour la messe de clôture du Jubilé de la Miséricorde. L'archevêque de Paris Mgr André Vingt-Trois revient sur cette Année sainte extraordinaire et sa résonance avec les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, ainsi que sur le nouveau temps pour l'Eglise et ses fidèles qu'ouvre cette clôture.
"La miséricorde a une place très importante dans la vie personnelle du pape François et dans son équilibre spirituel. C’est normal qu’il partage ces fruits de la vie spirituelle avec l’Eglise. Il est aussi sensible de toute sorte de façon à la souffrance des hommes et à la miséricorde" rappelle Mgr André Vingt-Trois.
"A travers son expérience personnelle et pastorale, il a une perception et un engagement particulier à l’égard de la pauvreté, qu’il rencontrait régulièrement dans son ministère à Buenos Aires, et en Amérique latine en général" ajoute l’archevêque de Paris.
Samedi, la veille de cette clôture de l’année jubilaire, le pape François a réuni un consistoire ordinaire public, auquel Mgr Vingt-Trois participait. Il en a retenu une chose en particulier. "La phrase qui m’a le plus frappé, c’est quand il a parlé de la pathologie de l’indifférence. Ce n’est pas une nouveauté, il l’a dit à plusieurs reprises, mais c’est un thème fort dans son développement personnel" témoigne l’ancien président de la Conférence des Evêques de France.
Revenant sur l’année jubilaire de la Miséricorde, qui s’achève ce dimanche à Rome, Mgr André-Vingt Trois confie que beaucoup de temps forts l’ont marqué à titre personnel. "Je pense en particulier au Jubilé que j’ai vécu avec les prêtres du diocèse de Paris. Durant une journée nous avons vraiment fait une démarche de conversion et de foi. Je pense aux rassemblements diocésains de cette année, que ce soit la messe chrismale, les ordinations sacerdotales. Je pense aux rassemblements des personnes handicapées, à Fratello" lance-t-il.
En France, cette année aura été marquée par les attentats de novembre. Des attentats qui ont eu lieu quasiment au même moment que le lancement de l’année jubilaire. Pour le cardinal Vingt-Trois, "un des fruits des actes terroristes, a été un fruit pour notre société avant d’être un fruit pour l’Eglise. Je pense qu’un des objectifs de Daech en revendiquant ces attentats était de provoquer une guerre civile, en opposant les communautés les unes aux autres. Il y a eu de la méfiance à l’égard des musulmans, mais il n’y a pas eu de guerre civile."
L’archevêque de Paris rappelle qu’il était "fondamental, cette année, de reprendre conscience que l’on ne vient pas au monde chrétien. On ne naît pas chrétien. On devient chrétien par la Miséricorde de Dieu qui nous appelle là où nous sommes. Dieu nous a choisis pour nous manifester son Amour et sa Miséricorde. Cet Amour miséricordieux de Dieu est plus grand que nos forces, nos mérites, nos fautes et nos péchés. C’est la certitude de cette Miséricorde qui nous permet de regarder lucidement le mal qui est en nous".
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