Sans surprise, la lutte des classes continue d’être le principal logiciel politique de Nathalie Arthaud, qui estime être la seule candidate communiste de cette élection présidentielle, afin notamment de "faire entendre le camp des travailleurs". Pour cette dernière, ce camp est toujours composé "d’ouvriers, d’employés, tous les salariés qui doivent travailler pour gagner leur vie, sans oublier les artisans, les commerçants, tous ceux qui oeuvrent pour boucler leurs fins de mois". Elle exclut de cette entité "tous ceux qui, parce qu’il détiennent les capitaux, gagnent des millions sans rien faire de leurs dix doigts".
Pour défendre ces personnes, Nathalie Arthaud entend tout d’abord mettre en avant "les besoins vitaux de l’ensemble du monde du travail, soit un emploi, un salaire, une retraite digne, une éducation, des soins dignes du XXIème siècle. C’est s’engager à prendre sur les profits pour assurer ces besoins vitaux à l’ensemble de la population". Pour cela, sa première mesure sera de "combattre les licenciements et les suppressions d’emploi. Le nombre d’entreprises qui font des bénéfices et qui continuent de supprimer des emplois par milliers est très important" ajoute-t-elle.
Face aux licenciements, Nathalie Arthaud affirme que d’autres choix restent possibles. En ce qui concerne la conjoncture économique, elle estime qu’il est tout à fait possible de n’avoir d’autres choix que de licencier, en particulier dans la période de crise que le pays traverse, "et dans laquelle nous avait plongée les banques". Mais elle rappelle que lorsqu’il y a des baisses de commandes, des baisses de profit, "il faut prendre sur ceux qui ont, qui possèdent, et qui ont de la marge de manoeuvre" pour éviter justement de licencier.
En se basant sur la ponction des profits les plus importants, elle propose notamment de relever tous les salaires de 300 euros, instaurer un SMIC à 1 800 euros, augmenter les pensions de retraite, les indexer sur le coût de la vie. Des mesures qui ont un coût et que l’on peut financer, selon la candidate de Lutte ouvrière, en se basant sur la taxation des profits des grandes entreprises. "Les entreprises du CAC40 ont annoncé 16 milliards de bénéfices pour elles, en 2016" rappelle-t-elle.
Répondant sur le fait que beaucoup d’entreprises ne sont pas au CAC40, et que le tissu entrepreneurial français est également composé en grande partie de PME, qui n’ont évidemment pas les mêmes moyens, ni les mêmes profits dans l’ensemble, que les multinationales, Nathalie Arthaud affirme que "beaucoup de ces PME sont affiliées à de grands groupes qui concentrent toutes les richesses".
Au sujet de la mondialisation, la candidate de Lutte ouvrière estime que ce n’est pas cette dernière qui est responsable des licenciements de salariés. "Prenez l’exemple de Whirlpool qui ferme son usine d’Amiens pour s’installer en Pologne. Elle ne l’a pas fait forcée par les lois de la mondialisation, mais poussée par sa cupidité. Il faut empêcher ces gens-là de ne jurer que par leur profit égoïste" lance-t-elle.
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