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Parole à notre évêque. - 12 novembre 2016 à 08:40
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Parole à notre évêque. - 12 novembre 2016 à 08:40

RCF Charente,  -  Modifié le 18 novembre 2016
Mgr Gosselin a participé à l'Assemblée plénière d'automne des évêques de France. Il se réjouit du travail de fond de manière collégiale.
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 Mgr Gosselin a participé à l'Assemblée plénière d'automne des évêques de France. Il se réjouit du travail de fond de manière collégiale et revient plus précisément sur le temps de prière et de pénitence pour les victimes d'abus sexuels ou le dialogue interreligieux.


Mgr Gosselin continue à découvrir le travail qui se fait dans le cadre de l'assemblée plénière des évêques. Un jour après la fin de la session d'automne, il a pu faire le point. « J'en retiens peut-être avant tout quelque chose de personnel. Il y a eu quelques insistances par moment. La mission d'un évêque bien sûr, c'est de gérer son diocèse, d'être présent au milieu de son peuple, mais c'est aussi la participation à un collège épiscopal. Je remarque qu'il y a un travail assez important qui est réalisé, un travail assez dense. D'ailleurs, je peux dire que nous étions en commission, par petites équipes ou par province pour tous les repas. Une réflexion en profondeur est vraiment concrétisée avec une production de textes discutés en assemblée plénière. Cet ensemble montre bien le réel travail entrepris par ce collège épiscopal. Et ces sessions sont aussi marquées par une ouverture. Là, des évêques étrangers, un Irlandais, un Roumain, un Belge, un pasteur, un responsable de l'Eglise orthodoxe ont participé à ces journées. Donc, pour moi, en tant qu'évêque, je réalise bien que dans ma mission aujourd'hui, je prends part à un travail collégial ».

Pendant cette assemblée de 6 jours, beaucoup de thèmes ont été abordés. « Parfois, ce sont des résultats de travaux qui sont faits en commission entre les sessions. On peut dire que le travail est réel. Des sujets importants ont fait l'objet d'échanges et peuvent aboutir à des textes. Nous avons parlé de la question des vocations, des évolutions de la mission en monde ouvrier, en monde rural. A ce propos, j'étais tout frais des rencontres de la semaine précédente en Charente. Les évêques ont aussi consacré du temps au dialogue interreligieux, avec les musulmans », résume Mgr Gosselin.

Demander pardon au Seigneur et aux victimes

Le lundi de cette assemblée plénière, le 7 novembre, les évêques ont vécu un temps de prière et de pénitence pour les victimes d'abus sexuels. « C'était à la demande du Pape, donc une invitation universelle. Les évêques de France ont choisi de le faire pendant cette session puisque nous étions tous ensemble pour vivre dans la prière et dans le jeûne cette journée de lundi. Nous avons voulu d'abord reconnaître ce qui a pu être de l'ordre de la faute, à savoir certains silences, certains manques d'écoute, certains manques d'accompagnement et puis une solidarité du corps ecclésial quand même pour dénoncer les abus sexuels auprès des personnes, en particulier les actes de pédophilie ».

« Il était important de se le dire devant le Seigneur, de demander le pardon. Je crois que, dans cette Année de la Miséricorde, c'était bien vu. J'ai transmis une prière au diocèse qui est consultable sur le site internet. On reconnaît, on demande pardon au Seigneur comme à ceux qui ont pu souffrir et qui peuvent encore souffrir. Quand je pense et dis victimes, elles peuvent être directes comme indirectes aussi avec les familles de ces personnes qui ont été touchées par ces actes. Ce temps de prière et de pénitence marque une étape. Je pense qu'il y a une position des évêques qui a été unanime et qui est une avancée réelle. Il faut rappeler que cette prise de conscience s'est faire sous la pression d'associations et autres. On reconnaît que cela méritait de sortir ainsi du silence pour permettre, en particulier, aux personnes de se reconstruire ou tout au moins de cicatriser de leurs blessures », explique Mgr Gosselin.

Lors de cette assemblée, le Cardinal Tauran, président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, est intervenu autour du dialogue avec les musulmans. « Je retiens cette volonté que l'Eglise a de rentrer en dialogue avec les frères d'autres religions. Nous sommes frères en humanité, nous avons de grandes divergences dans la religion que nous pouvons vivre, c'est pour cela qu'il n'est pas toujours possible de prier ensemble, mais il est toujours possible de se rencontrer, de rencontrer l'autre, de savoir ce qu'il vit, de pouvoir dire ce que je vis. Et si, effectivement, on est dans une dynamique de dialogue, de rencontre avec l'autre et de respect, cela signifie aussi que j'ai le droit de demander d'être respecté dans ce que je suis. Tout cela fait partie du dialogue avec les autres religions ».

« Etre vraiment dans une dynamique de vérité »

« Le Cardinal Tauran est venu de Rome pour nous parler de ce dialogue avec nos frères musulmans avec les événements que nous voyons aujourd'hui. Il est nécessaire d'éviter bien sûr des amalgames et, en même temps, d'être vraiment dans une dynamique de vérité, quitte à ce que, les uns et les autres, nous puissions affirmer chacun notre foi, ce en quoi nous croyons, ce qui nous fait vivre, tout cela est important. Cela reste d'actualité, une actualité internationale, nationale et aussi locale. Si nous ne nous rencontrons jamais, sans dire une parole, sans écouter l'autre, l'autre devient un étranger vraiment étrange et dangereux. Je crois que c'est important que, à la base, il puisse y avoir avec les voisins, ceux qui habitent près de chez moi, l'occasion de se rencontrer », insiste l'évêque.

Côté politique les évêques de France ont publié mi-octobre un texte intitulé : dans un monde qui change, retrouver le sens du politique. Les Américains viennent de choisir le Républicain Donald Trump comme nouveau président. « Il y a ce contexte général. On se dit que le monde change vraiment, on a l'impression que quelque chose s'écroule en souhaitant que quelque chose émerge. On sait aussi qu'il y a des choses qui ne peuvent pas durer. La personnalité de Donald Trump pouvait nous surprendre pendant la campagne, on se dit aussi que les Etats-Unis représentent une autre manière de vivre, de communiquer également, mais j'ai trouvé quand même que c'était particulièrement violent et intolérant ».

« Nous sommes devant une surprise pour cette élection. Nous ne sommes certainement pas au bout de nos surprises, comme quoi tout peut basculer sans que nous en ayons vraiment conscience. Il y a aussi la surprise du premier discours de Trump juste après son élection, il se situait comme président de tous les Américains, félicitant Hillary Clinton d'avoir été une bonne adversaire. Ses paroles étaient étonnantes après tout ce qu'il a pu dire pendant la campagne. C'était de l'ordre des armes qu'on sort et après qu'on rengaine. Quel est le vrai Trump ? Je crois qu'il va falloir attendre pour le savoir. La démocratie, c'est en tout cas le respect des urnes. Quand Obama dit : je l'accueille et je reconnais cette élection. De ce point de vue-là, nous voyons aussi la difficulté de se situer en respectant l'autre, mais je trouve qu'il y a eu une belle attitude démocratique, tant la position de Trump que d'Obama ou de Clinton », conclut Mgr Gosselin.

Erica Walter

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