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Pédophilie: à Lourdes, les évêques annoncent la création d'une commission indépendante
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Pédophilie: à Lourdes, les évêques annoncent la création d'une commission indépendante

Un article rédigé par Jean-Baptiste Le Roux - RCF,  -  Modifié le 8 novembre 2018
Les évêques de France ont annoncé la mise en place d’une commission indépendante pour faire la lumière sur les abus sexuels sur mineurs dans l'Eglise depuis 1950.
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Une commission indépendante pour enquêter sur les crimes pédophiles dans l'Eglise

L'idée d'une commission indépendante faisait son chemin depuis quelques jours. C'est désormais officiel. Après avoir rencontré les victimes de prêtres pédophiles, à l'occasion de leur Assemblée plénière d'automne, les évêques de France ont annoncé mercredi 7 novembre la création d'une commission indépendante chargé d'enquêter sur les différents abus sexuels commis sur mineurs, au sein de l'Eglise, depuis 1950.

Le but de cette commission, qui devra rendre public un rapport d'ici 18 mois, voire deux ans, sera de comprendre le contexte et les raisons qui ont favorisé la manière dont ont été traitées, ou non traitées, les cas de pédophilie au sein du clergé, depuis près de 70 ans. A la suite de cela, la commission pourra faire des préconisations, mais aussi évaluer les mesures prises par la Conférence des évêques de France, depuis les années 2000.
 

"Ce que nous avons fait jusque-là n'était pas suffisant"

On ne connait pas encore le nom de la personnalité chargée de diriger cette commission. Mais à Lourdes, les évêques ont indiqué que le nom sera rendu public dans les jours qui viennent. A cette personne ensuite de nommer les autres membres de la commission indépendante voulue par l'épiscopat.

"Pendant cette assemblée, nous avons accueilli des personnes victimes, ce qui nous a permis de compléter ce que nous avions fait jusque-là, ce qui n'était pas suffisant. Nous avons donc décidé de créer une commission indépendante confiée à une personnalité que nous allons désigner sous peu, et qui aura pour objectif de faire la lumière sur ce drame de la pédophilie depuis les années 50 ans l'Eglise. Et puis elle aura comme autre rôle de regarder les mesures que nous avons prises, de nous dire son sentiment et de nous faire des préconisations" a confié Mgr Georges Pontier, président de la Conférences des Evêques de France, à RCF.
 

Améliorer le travail avec les victimes de prêtres pédophiles

"La deuxième chose que nous avons décidé est d'améliorer le processus de travail avec les victimes pour avancer avec elles dans ce que nous appelons le travail de reconstruction des personnes" a ajouté l'archevêque de Marseille. Concernant le geste financier pour les victimes évoqué dans le communiqué des évêques de France, Mgr Pontier explique que "dans le travail de reconstruction, l'une ou l'autre nous a dit que la dimension financière était importante, non pas comme un geste correspondant aux frais engagés, mais comme étant un des facteurs importants de reconnaissance du statut de victime par l'Eglise".

Dernière idée évoquée par les évêques de France à Lourdes, un accompagnement particulier pour les prêtres auteurs de crimes pédophiles. "C'est une idée que nous avons lancée. Ce sont des groupes de travail qui vont gérer ces différents points. Il y aura un groupe qui va travailler sur comment accompagner les prêtres qui ont fauté. Il y a les sanctions juridiques, civiles, canoniques, mais au-delà, il y a la personne humaine et chrétienne. On est en pleine recherche sur les moyens qu'il faut. Il n'y avait rien qui existait à ce niveau" conclut Mgr Pontier.
 

Les victimes reçues à Lourdes réagissent

Le groupe des victimes d’actes de pédophilies reçu durant l’Assemblée plénière des évêques a exprimé jeudi 8 novembre "sa satisfaction sur les décisions prises par la Conférence des Évêques de France et sur sa volonté exprimée de poursuivre le travail des victimes". Il attend néanmoins davantage de précision concernant la commission indépendante annoncée par les évêques, notamment sur les modalités, le cadre d’action, les moyens humains et les moyens financiers de cette commission.

Ce groupe de victimes salue l’évocation d’une réparation financière pour les victimes, mais déplore le terme de "geste financier" qu’il trouve trop vague. Il attend "une juste réparation financière des préjudices et frais subis, avec reconnaissance du statut de victime". Ce groupe de victimes, toutes engagées dans l’Église, rappelle enfin l’importance de ne pas faire d’amalgame "avec l’immense majorité des prêtres qui accomplissement leur ministère sacerdotale avec dévouement au profit de tous les fidèles et communautés paroissiales".
 

Mgr Georges Pontier, président de la CEF, archevêque de Marseille:


 

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