Nicolas Sarkozy est toujours aussi à l'aise à la tribune. Devant un parterre d'élus acquis à sa cause et une salle Jean Poperen pleine à craquer, l'ancien président n'a toutefois pas eu à forcer son talent: les piques à ses adversaires de la primaire sont accueillis par des rires de connivence, les références à François Hollande par des huées et ses propositions par des applaudissements.
Arrivée de @NicolasSarkozy + la quasi totalité des parlementaires de droite du #Rhone, @BriceHortefeux @ECiotti @laurentwauquiez #primaire pic.twitter.com/5V5N0TB404
— Julien Urgenti (@JUrgenti) 9 novembre 2016
Il n'aura pas fallu attendre longtemps avant la première référence au nouveau président des Etats-Unis. "La gangrène de la démocratie, c'est la pensée unique" assène Nicolas Sarkozy dans un rictus. "Je veux être le porte-parole de la majorité silencieuse" ajoute-t-il sous les vivas d'un public pas si silencieux.
Quand Alain Juppé porte le concept d'"identité heureuse", l'ancien leader du parti Les Républicains désigne "deux ennemis: le djihad islamiste et l'islam politique". Comprenez les actes de terrorisme de Daesh et les provocations du burkini qui "testent les limites de la République". Le candidat à l'investiture de la droite et du centre se pose d'ailleurs en défenseur des femmes et de leurs droits.
#Sarkozy se pose en "défenseur acharné des jeunes femmes musulmanes". Dans la salle de Meyzieu pourtant elles semblent peu nombreuses
— Sandra Laffont (@SandraLaffont) 9 novembre 2016
Nicolas Sarkozy a égrené ses idées forces : retour d'une certaine idée de la France, retour à l'autorité de l'Etat, retour de l'autorité à l'école... S'il a répété des propositions déjà entendues comme l'internement des fichés S ou l'interdiction du voile à l'université et du burkini sur les plages, il a aussi avancé quelques propositions pour le moins surprenantes: "l'enseignement de l'histoire par ordre chronologique" ou encore l'envoi "des décrocheurs de l'Education nationale dans des internats départementaux".
A la tribune Laurent Wauquiez a loué les qualités de l'ancien président de la République. Le président par intérim des Républicains a surtout fait l'éloge de la politique qu'il mène depuis un an à la tête de la région. Une manière de présenter Auvergne-Rhône-Alpes comme un laboratoire, voire un exemple à suivre pour le reste de la France et donc pour la politique à venir de Nicolas Sarkozy.
Ce dernier a répondu rapidement et non sans malice: "si je t'ai choisi pour prendre ma succession, c'est que tu es le plus talentueux". Une façon subtile de remettre le fils prodigue à sa place, celle du numéro 2.
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