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Pour François Sureau, la loi antiterroriste est "contraire au principe de liberté"
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Pour François Sureau, la loi antiterroriste est "contraire au principe de liberté"

RCF,  -  Modifié le 6 octobre 2017
D'après l'avocat et écrivain François Sureau, "sous couvert de lutte contre le terrorisme, le projet de loi sert d'autres fins, contraires au principe de liberté."
2017 Editions Tallandier, "Essais" 2017 Editions Tallandier, "Essais"

La loi antiterroriste adoptée mardi en première lecture à l'Assemblée nationale ne fait pas l’unanimité.  L’écrivain et avocat François Sureau se montre très critique envers la classe politique, car selon lui, l’état d’urgence destiné officiellement à lutter contre le terrorisme, cache une réalité tout autre.

Une imposture civique

"Le  ministre de l'Intérieur n’a jamais été capable de fournir une statistique", remarque François Sureau. Face à ce constat, il soupçonne que, "sous couvert de lutte contre le terrorisme, l’on fasse en réalité la lutte à l’immigration." 
 

"Généraliser les contrôles d’identité est une imposture civique"

L’avocat en veut pour preuve l’extension des zones de contrôle d’identité prévue dans le projet de loi antiterroriste. "Généraliser les contrôles d’identité est une imposture civique, ce qui comporte des conséquences dangereuses : elles vont créer un amalgame entre étranger et terroriste" affirme-t-il.

L’incapacité politique à gérer la situation

"La gauche n’a pas su penser le religieux dans sa radicalité", affirme-t-il. Très critique envers le gouvernement de Hollande, il se montre plus mitigé face à la gestion de l’état d’urgence d'Emmanuel Macron. "L’Etat veut en sortir, mais pas dans de bonnes conditions."

Menace à long-terme

Pour François Sureau, la loi antiterroriste représente une menace pour l'Etat de droit. Il s'inquiète ainsi: "je ne suis pas sûr que les Français se rendent compte que demain, la loi terroriste aujourd'hui convoquée pour chasser les terroristes, peut servir demain à chasser d’autres types de gens".

Le souvenir des assignations à résidence de certains groupes écologiques, a priori sans lien avec le terrorisme islamiste, pendant la COP21 vient appuyer l’affirmation de l’auteur de l'essai Pour la liberté (Ed. Tallandier). "L’expérience montre qu'une législation d’exception, a fortiori une législation répressive, est toujours utilisée tôt ou tard à d'autres fins."

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