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Ce que l'on sait sur l'évacuation de la ZAD à Notre-Dame-des-Landes
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Ce que l'on sait sur l'évacuation de la ZAD à Notre-Dame-des-Landes

Un article rédigé par Elisa Brinai - RCF Anjou,  -  Modifié le 9 avril 2018
L'intervention des forces de l'ordre a démarré dans la nuit, vers 3 heures du matin, selon les occupants de la ZAD. Les informations arrivent au compte goutte. Les politiques réagissent.
Stickers créé par les militants anti-aéroport Stickers créé par les militants anti-aéroport

Près de trois mois après l'abandon du projet d'aéroport, l'évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes a débuté ce lundi. 2 500 gendarmes sont sur place. Il est toujours difficile de savoir qui va être évacué et combien de personnes sont concernées. Les informations nous parviennent au compte-goutte.  Les politiques de différents bord commencent à réagir.    

Début de l'intervention dans la nuit

Selon un communiqué envoyé par les militants de la ZAD au milieu de la nuit, l'intervention des forces de l'ordre a débuté plus tôt que prévu. Gérard Collomb avait annoncé le début de l'opération à 6h ce lundi 9 avril.  Dans un leur communiqué ce matin, les zadistes indiquent : "Dès 3h du matin, l'opération s'est déployée dans toute sa brutalité : interminables files de fourgons bleu marine, chars blindés, lacrymos, premiers blessés et premières arrestations."

A 9h, l'AFP parle d'une vaste opération d'expulsion qui a débuté à l'aube, avec plusieurs centaines de gendarmes mobiles déployés. "Une première interpellation a eu lieu, suite à des tirs de projectiles. Un gendarme a été blessé suite à un tir de fusée et souffre d'un décollement de la rétine", indique l'agence de presse.

Les journalistes peuvent-ils approcher le terrain d'opération?

Selon les "zadistes", les journalistes ne peuvent pas assister à l'évacuation de la ZAD. "Les gendarmes ont annoncé que les journalistes étaient strictement interdits sur tout le dispositif et leur ont bloqué l'accès au site, indiquent les militants zadistes dans leur communiqué, avant d'ajouter: "Les gendarmes ont affirmé que la prise d'images de presse était prohibée et que les médias devraient se contenter de celles fournies par la gendarmerie."

Notre journaliste sur place est plus nuancé: "Officiellement la prise d'image n'est pas interdite mais il y a très gros barrages pour accéder au site", indique Antony Torzec. 

De leur côté, les occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ont aussi délimité un périmètre précis pour les journalistes. "Un accueil pour les journalistes sera ouvert dans l'espace info de la Rolandière, expliquent-ils. Merci de respecter la partie lieu de vie, clairement indiquée par un pannonceau sur la palissade et de ne pas bloquer l'accès au parking."
 

Les réactions des politiques locaux

Dès dimanche soir, la section régionale d'Europe Ecologie Les Verts réagissait dans un communiqué: "A l'annonce d'une évacuation qui ne précise pas son périmètre, nous restons particulièrement vigilants à ce qu'aucun opposant potentiellement porteur d'un projet local ne subisse la violence d'une expulsion sans discernement." EELV dénonce une "médiatisation orchestrée" et un "déploiement massif et disproportionné des forces de l'ordre" qui ne ferait que "confirmer la dérive autoritaire et droitière de l'Etat".

De son côté, le député LREM de Cholet Denis Masseglia affiche dans un tweet tout son soutien à la gendarmerie, pour "cette intervention difficile dont l'objectif est le retour à l'état de droit". Il en va de même pour Stéphane Piednoir, sénateur LR de Maine-et-Loire, qui salue cette opération et s'exclame: "les prémices d’un retour à l’État de droit, enfin !"

A mi-chemin entre ceux qui dénoncent la façon dont est menée cette évacuation et ceux qui la justifient, Matthieu Orphelin, député En Marche de la première circonscription de Maine-et-Loire (et ancien d'EELV) rappelle qu'il a toujours souhaité "un retour à l'Etat de droit sans violence" et demande à toutes les parties "d'éviter les dérapages et les affrontements". "Il n'y a aucune revanche à prendre, ni symbole de la force de l'Etat à aller chercher, ni posture politique à conforter", écrit-il.

Et la suite?

Selon l'AFP, les 2 500 gendarmes seront mobilisés sur plusieurs jours face à quelques 250 zadistes. "Cette opération vise à déloger une centaine de personnes et sera maintenue tant qu'il sera nécessaire", a précisé sur Europe 1 le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.  Les personnes visées sont celles qui n'ont pas régularisé leur  situation, en déposant un "projet agricole individuel" à la préfecture.

Le terme "individuel" interroge: quid des projets viables imaginés par des collectifs? "Je sais les hésitations de certains à franchir ce pas [déposer un projet individuel], mais il faut le faire", estime le député LREM Matthieu Orphelin. Selon lui, l'Etat aurait tout avantage à permettre ces régularisations pendant quelques semaines encore.
  
 

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