D'abord, le principe de subsidiarité, qu'est-ce donc ? Utilisé dans le droit européen, il consacre le fait que l'Union européenne ne prenne pas de décision que les Etats membres seuls ne peuvent pas prendre. Appliqué au sens plus large, il consiste en une délégation des responsabilités qui favorise l'autonomisation de la personne, dans le respect de sa dignité. En somme : on ne fait ni décide à la place du niveau inférieur si la tâche peut être accomplie par celui-ci au regard de ses moyens.
L'Etat centralisateur
Actuellement, l'Etat décide pour tous les territoires dans la gestion de la crise sur de nombreux sujets. Peut-être, suggère Yves-Armel Martin, devrions-nous donner plus de latitude aux pouvoirs locaux, "puisque c'est là qu'on a les meilleurs éléments de discernement" au regard des particularités. Cela débute, avec notamment la reprise des écoles sur laquelle les maires et collectivités sont engagés.
Cependant, ce n'est pas le seul fait de l'Etat et la faute est partagée. "Le citoyen demande parfois qu'on le materne". Il faut aménager une "culture de la responsabilité, chacun doit regarder où il a de la liberté et s'y engage".
Faire grandir
"On est dans une société construite autour du modèle industriel, on peut arriver à produire pour pas cher et de bonne qualité", explique Yves-Armel Martin. "Et l'on a extrapolé ces principes à beaucoup de choses".
On cherche, toujours et partout, l'efficacité. Mais peut-être à celle-ci devrions-nous préférer la fécondité, en favorisant la relation, la possibilité de grandir et faire grandir, en pariant sur la personne et la croissance humaine. Cela implique, bien sûr, de prendre des risques !