Sous le chêne

La gestion de l’eau est devenue en quelques années un élément majeur de l’aménagement des territoires, et plus particulièrement des espaces urbanisés. L’Hérault, avec ses métropoles urbaines, son littoral et son arrière-pays à vocation agricole concentre toutes les problématiques, dans un contexte global de hausse des besoins (urbains, agricoles, touristiques,…) et de changement climatique dont les impacts sont visibles et largement prévisibles.

Dans ce contexte, Alexandre Brun fait le point sur les solutions et les changements que ceux-ci vont inéluctablement induire dans notre mode de vie ainsi que dans la gestion des territoires.

Les ressources génétiques des plantes cultivées, leur domestication progressive et leur utilisation par l’homme depuis plusieurs millénaires sont un vaste domaine aux nombreuses facettes. Sur 7000 espèces sauvages utilisées pour l’alimentation, 3 d’entre elles représentent 60% de la consommation mondiale.
La biodiversité agricole dans sa globalité (plantes, animaux, faune, flore, microbiotes ) garantit aujourd’hui notre sécurité alimentaire. L’histoire des plantes cultivées est étroitement liée à l’évolution de l’humanité avec très récemment l’intensification des cultures (révolution verte,…) qui a permis de nourrir une population en plein accroissement, mais avec des effets induits importants, par exemple sur l l’environnement, le tout dans un contexte de changement climatique avéré.
La réduction de la base génétique, l’appropriation de cette ressource par des intérêts privés ou étatiques se fait souvent au détriment des populations locales d’où sont originaires ces ressources.
Dans un monde où l’augmentation du coût des intrants et les aléas climatiques vont rendre les systèmes agricoles spécialisés plus fragiles, les trajectoires de transition écologique et les innovations associées joueront un rôle décisif.
La stratégie de l’union européenne « de la fourche à la fourchette » vise à la mise en place d’un système alimentaire positif à tous les niveaux et pour tous les acteurs de la filière, des producteurs aux consommateurs.

Notre invitée est Adeline Barnaud, chercheuse à l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD), à l'UMR DIversité, Adaptation, DEveloppement des plantes (DIADE)

Après une définition de la biodiversité et de ses différentes composantes, du gène à l’écosystème, Jean Louis Pham, chercheur à l’IRD en génétique des plantes cultivées, illustre le déclin de nombreuses espèces animales et végétales, y compris dans notre région riche d’écosystèmes très variés. L’érosion de la biodiversité est maintenant bien documentée et les causes bien identifiées (changement d’utilisation des sols, changement climatique, surexploitation des ressources naturelles, pollution et espèces envahissantes). La communauté internationale, réunie pour la COP 15 au Canada fin 2022, a pris de nombreux engagements (aires protégées, restauration des zones dégradées, diminution des risques sanitaires et usages de pesticides, développement de l’agroécologie et mise en place d’un fonds dédié pour aider certains pays vulnérables à faire face aux défis de l’érosion de la biodiversité).

La technologie des batteries électriques au lithium est largement développée, en particulier pour les véhicules. Cette technologie, ancienne dans le principe et pendant longtemps la cible des lobbys pétroliers, fait l’objet d’innovations constantes, mais pose encore un certain nombre de questions. Disponibilité stratégique des matières premières dans une mondialisation concurrentielle exacerbée, nécessaire disponibilité d’un mix de sources d’électricité abordables, enjeux sociaux, sociétaux, le tout dans le cadre d’un changement climatique inéluctable. Ces questions n’empêchent pas le développement massif de cette technologie, qui devrait voir des améliorations significatives avec le transfert attendu des résultats de la recherche.
Nous écoutons Laure MONCONDUIT, Directrice de Recherche au CNRS répondre aux questions de Jean-Noël Marien.

Le palmier à huile, cultivé dans toute la zone intertropicale, et en particulier en Asie du sud est et en Afrique, représente, avec 5% des surfaces de cultures oléagineuses, 47% de la production mondiale d’huiles végétales, dont les deux tiers servent à l’alimentation et un quart à l’énergie (biodiesel). Le prix et la qualité de ce produit en font un élément majeur et incontournable des marchés.
La controverse environnementale sur le développement de cette culture en Indonésie tient davantage à la déforestation induite qu’à la culture elle-même. Cette culture contribue à la sortie de la pauvreté de populations rurales.
Le développement futur du palmier à huile se focalise de plus en plus sur l’Afrique, dont la population et la consommation vont continuer à croître, avec des modes de production plus agroforestiers et des extensions vers des zones marginales.

L’émergence récente d’Internet a fait naître de nouvelles formes d’économie. Parmi celles-ci, l’économie collaborative basée sur la mise en place de plates-formes digitales. Ce concept « parapluie » abrite de nombreux types de sites, dont certains sont loin de l’acceptation « collaboratif » et sont purement marchands. Au cours de cet entretien, notre invitée fait le point sur ces nouvelles formes d’économie, leurs visions monopolistiques et leurs impacts en terme sociaux, tant pour les acteurs que pour les clients, une des composantes du développement durable.

Pour en parler, nous écoutons notre invitée Catherine L’Ecuyer, professeur à Montpellier Business School.

Depuis que l’agroforesterie est devenue « à la mode » de nombreuse personnes ont proposé leur propre définition, mais on peut prendre une définition simple du type « Mode de production agricole associant sur une même parcelle des plantations d'arbres à d'autres cultures et/ou à l’élevage, dans la perspective d'effets bénéfiques réciproques.»
Les arbres plantés peuvent appartenir à des essences autres que forestières, notamment fruitières. L'agroforesterie est une des pratiques recommandées en agro-écologie et il existe autant de systèmes agroforestiers (les SAF) que d’agriculteurs sur cette terre.

Pour en parler, nous écoutons notre invité Régis Peltier, chercheur au Cirad.

Le sujet d’aujourd’hui porte sur la coexistence entre l’homme et la grande faune sauvage dans notre région, le plus souvent perçue sous forme de conflits.
On parle généralement de « conflits homme-faune ». Ils consistent en toute forme d’interaction entre l'espèce humaine et la faune sauvage qui entraîne des effets négatifs sur la vie sociale, économique ou culturelle humaine, sur la conservation des populations d'animaux sauvages ou sur l'environnement.
Cette situation conflictuelle est-elle inéluctable ou peut-on envisager des modes de gestion favorisant la durabilité des espaces naturels et la biodiversité ?
Notre invité Daniel CORNELIS, ingénieur des Eaux et Forêts et écologue, chercheur au Cirad et membre du Comité Nature de la Fondation François Sommer nous éclaire.

Les arbres en ville apportent de nombreux bienfaits pour la santé comme au niveau écologique et environnemental. Qu'ils soient isolés, en alignement, groupés dans des espaces publics ou privés, il faut qu'ils soient partie intégrante des plans d’aménagement urbains et non pas considérés comme cosmétique ou alibi « vert ».
Jacques TASSIN, écologue au CIRAD– UR Forêts et Sociétés de Montpellier, nous expose les enjeux de ce sujet à polémiques et à controverses passionnées, avec des arguments aussi péremptoires et passionnels que pas ou peu documentés et où la valeur symbolique de l’arbre est omniprésente.

Le fonctionnement du littoral méditerranéen est de plus en plus perturbé par la multiplication des installations humaines, et en particulier les ports de plaisance.Cela entraîne des effets importants de dépôt des alluvions et sables, provoquant ainsi des phénomènes d’érosion, de submersion ou à l’inverse, d’accumulation de sables.

Nous parlons des sols, et en particulier des risques liés à la salinisation, un phénomène qui se manifeste un peu partout sur la planète et qui tend chez nous à prendre de l’ampleur

Cette émission montre, à partir de l’exemple d’une commune périurbaine proche de Montpellier, l’impact des politiques d’urbanisation, de la déprise agricole et de la gestion non durable des espaces aquatiques sur la fragmentation des écosystèmes naturels et l’évolution de la biodiversité à l’échelle du territoire communal.
Notre acculturation collective et individuelle à la nature est toujours plus faible mais notre usage récréatif des espaces naturels va crescendo … Nous sommes de plus en plus déracinés de nature et de plus en plus malheureux de ce divorce avec la biodiversité ! La prise de conscience des 5 problématiques du développement durable est aujourd’hui beaucoup plus forte à l’échelle des individus mais elle n’a toujours pas atteint le stade collectif et à l’échelle personnelle le stade de l’éco-citoyenneté.

Nous écoutons Olivier THALER, maître de Conférences à l’Université de Montpellier au micro de Jean-Noël Marien.

Le tourisme est depuis longtemps un moteur de développement de notre région mais il évolue progressivement et dans tous ses axes : la plage, le tourisme patrimonial (œnotourisme et tourisme de nature) et le tourisme de séjour récurrent (à la plage comme partout ailleurs) centré autour des résidences secondaires. Une réflexion collective, encore absente voici dix ans, s’est mise en place. C’est une action de long terme, avec prise en compte générale de la dimension environnementale. La région est déjà et va être très impactée par le réchauffement climatique et il ne va plus être possible d’éviter une véritable réflexion sur l’adaptation (énergie, eau...).

Les moustiques représentent traditionnellement une nuisance dans notre région. Récemment, principalement via l’expansion des échanges internationaux, de nouvelles espèces ont été introduites et peuvent être vecteurs de maladies graves. Cette émission a pour but de faire le point sur ce problème multiforme, ses évolutions récentes et dresser quelques perspectives, avec notre invité Frédéric Simard, directeur MIVEGEC (Université de Montpellier, CNRS, IRD).

Les forêts tropicales, dans leur diversité, sont en train d’évoluer sous la pression de nombreux facteurs, climatiques, anthropiques, etc…Quelles sont nos relations, ici, avec les forêts tropicales ? En quoi sommes-nous directement concernés par ces évolutions ? Ces évolutions vont-elles modifier nos modes de vie ? Les phénomènes de déforestation sont-ils inéluctables ? Quelle attitude avoir ?

Notre invité pour répondre à ces questions est Plinio Sist, écologue des forêts tropicales, directeur de l’unité Forêts et Sociétés depuis 2015.
Plinio Sist a travaillé sur l’impact de l’exploitation de bois en forêt tropicale sur la régénération des forêts après exploitation afin de définir des règles d’exploitation durable. Il a été expatrié pendant 20 ans en Indonésie (10 ans) et en Amazonie (10 ans).

Partout dans nos vies. Liés à l'urbanisme, aux transports et autres... mais aussi musiques, équations acoustiques...les bruits divisent ou fédèrent et font l'objet de réglementation. Nous en parlons avec Thomas Delaunay, Maître de conférences IES - Institut d’Electronique du Sud, CNRS, Equipe MIRA : MIcro Rhéo Acoustique, Université Montpellier II.

La malaïgue, les cours d’eau envahis par les algues en aval des villes ou des zones de grande culture, les marées vertes… autant de manifestations d’un phénomène qui s’appelle l’eutrophisation. Le phénomène, ancien et en pleine évolution, est présent sur la bordure méditerranéenne, principalement dans les étangs (Lagunes), côtes, lacs, cours d’eau… Nous en parlons avec Philippe Kerhervé Maître de Conférences laboratoire CEFREM (Centre de formation et de recherche sur les environnements méditerranéens), UMR Université de Perpignan / CNRS.

Le plastique est partout, dans le sol et surtout dans les océans. La mer Méditerranée est particulièrement touchée par le phénomène. On entend de plus en plus parler des microplastiques, voire des nanoplastiques. De quoi s'agit-il ? Quels impacts sur l'environnement et la santé? Comment lutter? Nous en parlons avec Pascale FABRE, Directrice de recherche au CNRS et physico-chimiste au sein du Laboratoire Charles Coulomb (L2C, Univ. Montpellier/CNRS) à Montpellier.

Depuis toujours et partout sur la planète, les échanges internationaux ont favorisé la migration d’espèces animales et végétales hors de leur biotope d’origine. Une faible partie d’entre elles devient envahissante, voire invasive car sans prédateurs ni modes de régulation naturelle. L’augmentation rapide des échanges et les changements climatiques ont pour corollaire une augmentation de leur nombre et des conséquences très importantes en terme de santé, biodiversité ou encore d’économie. Le département de l’Hérault n’est pas épargné avec quelques espèces telles que le moustique tigre, la drosophile, la perruche à collier, le frelon asiatique… Nous en parlons avec Carine Brouat et Gauthier Dobigny, Chercheurs à l’IRD, UMR CBGP (Centre de Biologie et Gestion des Populations) à Montpellier.

Le littoral consiste en l’interface terre/mer. De l’avant-côte au fond des étangs. La région Occitanie est en première ligne dans la problématique méditerranéenne de l’évolution du littoral et des défis posés par une présence humaine toujours plus forte (urbanisation, tourisme,…). Cette zone très dynamique, en perpétuelle évolution, est soumise à de nombreux facteurs terrestres (apports sédimentaires des fleuves, crues, vents) et marins (houles, vents, courant de dérive littorale, « marée, etc.). Explications sur ces phénomènes et sur la gestion durable du littoral mise en oeuvre avec notre invité, Dr Olivier Raynal, Ingénieur de recherches au laboratoire CEFREM (Centre de formation et de recherche sur les environnements méditerranéens). UMR Université de Perpignan / CNRS.