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Syrie: le régime s'acharne sur le fief de la Ghouta orientale
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Syrie: le régime s'acharne sur le fief de la Ghouta orientale

Un article rédigé par Jean-Baptiste Le Roux - RCF,  -  Modifié le 21 février 2018
Depuis dimanche dernier, au moins 250 civils, dont près de 60 enfants, ont été tués selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
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Les massacres n'en finissent pas dans le fief rebelle de la Ghouta orientale. Le régime syrien assiège depuis plusieurs semaines ce quartier proche de Damas. Depuis dimanche dernier, ce sont pas moins de 250 civils qui ont été tués dans des bombardements, dont près de 60 enfants, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
 

Dans la Ghouta orientale, les bombardements s'intensifient

Des bombes, des missiles sol-sol, des barils explosifs seraient ainsi utilisés par le régime de Damas qui semble lancer tout son arsenal militaire sur la Ghouta orientale. Comme si le scénario que l'on a connu à Alep par le passé était en train de se reproduire de nouveau.

Les bombardements se sont intensifiés depuis trois jours sur cette enclave proche de Damas assiégée où près de 400 000 personnes sont bloquées dans une situation humanitaire désastreuse. Pour l'heure, l'assistance humanitaire est suspendue. Ce qui n'arrange en rien la situation.
 

"Ils n'ont plus rien"

â–ºPhilippe Lévêque, directeur France de l'ONG Care:

"C’est le pire moment depuis le début du conflit. Ils n’ont plus rien. Plus d’électricité, plus d’eau potable. Ils vont chercher de l’eau au péril de leurs vies dans des puits où l’eau n’est pas potable. Il n’y a pas de sanitaires. On a des gens qui vivent depuis plusieurs semaines dans des abris souterrains. Plusieurs familles, trois, quatre, cinq familles, peut-être 25 personnes vivent dans des abris dont ils n’osent plus sortir" explique Philippe Lévêque est le directeur France de l’ONG Care.

Ce dernier ajoute que "cela fait deux mois que les écoles sont fermées. On nous rapporte des cas qui sont pathétiques. Des gens qui meurent car ils sont blessés ou malades, qui ne peuvent pas être évacués. Ils utilisent des antibiotiques qui sont périmés depuis dix ans. Ces mêmes antibiotiques sont vendus dix fois plus cher qu’à Damas".
 

"Ils mangent du foin"

â–ºPhilippe Lévêque, directeur France de l'ONG Care:

Outre la question des soins, se pose également celle de l'alimentation. "Ils mangent du foin qu’ils mélangent avec ce qu’il reste de farine ou d’orge pour essayer de faire du pain. C’est un siège épouvantable comme on a connu à Sarajevo ou ailleurs et cela rappelle de tristes moments. 12 % seraient en malnutrition aigüe. Peut-être que c’est 20 %. C’est très difficile de savoir. Il n’y a pas vraiment de recensement. Il n’y a plus de réseau sanitaire qui fonctionne" précise également Philippe Lévêque.

"Ce qu’on constate aussi, c’est que beaucoup de femmes font de fausses couches, ont d’énormes carences nutritionnelles. Elles perdent leurs cheveux, ou leurs dents. C’est difficile d’être qui que ce soit, en ce moment, dans la Ghouta orientale. Pour Care, comme pour toutes les autres ONG, il y a une demande forte auprès du Conseil de sécurité, auprès des dirigeants européens pour essayer de faire arrêter ces bombardements" conclut le directeur France de l'ONG Care.

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