L'Europe bientôt législateurJe lisais tout récemment sur un réseau social que notre Assemblée nationale avait adopté une résolution dans laquelle elle proposait un partage de compétences avec le Parlement européen. N’en croyant pas mes yeux, je suis allé directement sur Assemblée nationale.fr et j’y ai trouvé, effectivement, une résolution adoptée le 29 novembre dernier. Sachez donc que l’Assemblée nationale, qui vous représente amis auditeurs, appelle de ses vœux la possibilité pour le Parlement européen de proposer des lois contraignantes, et non plus seulement de simples résolutions, pour tout ce qui regarde votre vie quotidienne, que vous soyez Français, Slovène ou Lithuanien. Cela concernerait bien sûr l’économie, déjà émaillée de normes techniques de toutes sortes sur lesquelles l’Europe planche avec frénésie depuis des décennies. À ce stade, on peut déjà soutenir que si la farine à base d’insectes peut séduire certaines populations européennes, il n’est pas certain que les Français en soient très friands. Mais le champ de la normalisation pourrait s’étendre à d’autres domaines, par exemple la transsexualisation, le gommage de tout référentiel chrétien ou l’introduction de lois bioéthiques toujours plus libérales… Je rappelle que tous ces sujets, très en vogue à l’ère post-industrielle, sont déjà largement plébiscités au sein de l’Union européenne. Et vous comprenez qu’une loi européenne mettrait tout le monde d’accord si l’on peut dire, de l’Atlantique aux Carpates ; or un Allemand peut ne pas vouloir des voitures électriques, qui font grand débat aujourd’hui, là où un Français n’y serait pas complètement opposé. Le problème qui se pose ici est celui de la subsidiarité, qui veut qu’un sujet soit traité au plus près des gens, là où une loi européenne éloignerait les gens d’un niveau supplémentaire. Et puis il y a aussi le problème notoire de la porosité des institutions européennes aux lobbys des grands industriels, particulièrement actifs au sein du parlement européen et qui, moyennant prébendes, peuvent aisément imposer tel vaccin ou tel pesticide comme c’est déjà actuellement le cas. Porosité aussi vis-à-vis des instances internationales. Celles-ci sont parfois porteuses de projets si univoques qu’ils suggéreraient un contre-pouvoir ; or la pratique montre que sur des sujets aussi divers que le bilan carbone, l’obligation vaccinale, la diplomatie - très « étasunienne » - ou l’éducation sexuelle, les instances européennes se présentent davantage comme des relais que comme des modérateurs, de ces visions inquiétantes. Si ce Parlement européen ne devait être qu’une chambre d’enregistrement législative de ces projets mondialistes, craignons que la normalisation dont elle s’est fait une spécialité ne porte plus seulement sur l’économie ou la société mais sur l’humanité elle-même.