Jardinage : produire du biogaz avec un méthaniseur domestique
En partenariat avec Terre & Humanisme
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Avec 94 méthaniseurs raccordés au réseau de biogaz breton, cette source d’énergie correspond aujourd’hui à 7 % de la consommation de gaz dans notre région. Mais ce chiffre est amené à augmenter rapidement : 30 % en 2030, puis 100 % en 2050. Voici pourquoi.
Le biométhane est appelé à prendre une part croissante dans le mix énergétique breton. S’il représente aujourd’hui 7 % de la consommation de gaz de la région, GRDF Bretagne s’est fixé pour objectif de passer à 30 %, d'ici 2030, la consommation de ce gaz produit localement, majoritairement à partir de méthaniseurs agricoles.
En 2050 au plus tard, c’est 100 % du gaz distribué aux Bretons qui sera issu du biométhane, et “peut-être même avant, croit David Colin, directeur territorial Bretagne de GRDF. Déjà aujourd’hui, quand la consommation est au plus bas, les mois d’été par exemple, la part du biogaz peut monter jusqu’à 20 à 25 % de la consommation de gaz bretonne !” 7 % de la consommation finale, c’est, à titre de comparaison, la consommation de 250 000 logements neufs.
Pour répondre aux enjeux de décarbonation de l'énergie, les premiers jalons de ce développement seront posés dans les deux à trois ans à venir, avec la construction en cours de 24 nouveaux méthaniseurs, qui viendront compléter la production des 94 équipements de ce type déjà actifs en Bretagne. 70 projets d’implantation sont à ce jour enregistrés. D'autres régions sont aussi engagées dans ce processus.
La station d’épuration de Saint-Malo compte ainsi un méthaniseur, et deux unités de méthanisation figurent aussi dans des décharges enfouies en Bretagne. A terme, la collecte des déchets alimentaires pourrait représenter 5 à 10 % de la production de biogaz.
Mais la plupart de la production trouve son origine dans les effluents d’élevage, souvent en milieu rural, sur des exploitations. “Parfois, on a plusieurs agriculteurs qui se mettent ensemble pour monter un projet de méthaniseur”, analyse David Colin. Il y a un enjeu de distribution entre une production qui est surtout rurale et la consommation urbaine.”
En 2024, GRDF a ainsi construit 120 km de nouveaux réseaux sur la région, soit pour raccorder des méthaniseurs au réseau, soit pour rediriger ce gaz vers des zones de consommation plus éloignées.
Depuis les locaux du BEX, le bureau d’exploitation, Vincent Rozec, responsable du bureau d’exploitation de GRDF en Bretagne, travaille avec 35 personnes d’astreinte en permanence. Leur travail consiste à observer en temps réel le réseau, gérer le schéma d’exploitation, la gestion des flux, la maintenance périodique, mais aussi la sécurité des personnes et des biens.
“Une odeur de gaz, un dommage sur les ouvrages, l’un de nos 535 000 clients bretons qui n’a plus le gaz, et nous pouvons intervenir, en cas d’urgence , en moins d’une heure pour 96 % des interventions”, précise-t-il. Le Bex a procédé à 6 800 interventions de sécurité et 7 300 interventions de dépannage en 2024.
Sur l’écran, s’affiche la zone de Janzé, qui régulièrement, parvient à reposer toute la consommation de gaz de la communauté de communes, à 100 % sur le biogaz produit par un groupement de 76 éleveurs et agriculteurs, dans un projet collectif. Un trait bleu rejoint Rennes, "une liaison construite pour acheminer le surplus de production vers la métropole“, explique Vincent Rozec.
“Développer le réseau de gaz vert, c’est s’assurer une autonomie dans l’approvisionnement du gaz, un gaz sans énergie fossile, et dont la production est stable. On produit 24h/24, le jour comme la nuit, la même quantité[…] Il peut aussi être stocké. C’est aussi un enjeu pour le renouvellement des générations. Certains jeunes acceptent de reprendre l’exploitation familiale dans un projet qui inclut un méthaniseur”, commente également David Colin.
Reste la question du prix. 30 à 35 euros du mégawatteur pour du gaz fossile, là où son alternative biométhane oscille entre 80 à 140 euros. “L'énergie de façon générale va augmenter, c'est une évidence." Pour David Colin, "on doit se rapprocher du prix du gaz, par exemple pour le distributeur en limitant nos coûts d’exploitation, mais c’est aussi en consommant au plus juste que l’on compensera la hausse de prix. En 10 ans, on a baissé la consommation de 25%. Nous visons aujourd’hui 3% de baisse par an jusqu’à 2030.”
En Bretagne, d'autres sources de biométhane sont aussi en test : la gazéification hydrothermale et la pirogazéification, notamment de résidus de la filière bois.
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