Cela fait cinq ans. Le 17 mars 2020, la France se confinait pour la première fois pour limiter la progression de l’épidémie de Covid19 qui frappait le monde. Deux mois de confinement perturbant profondément le fonctionnement des établissements scolaires. Alors quelles sont les conséquences du confinement, tout particulièrement chez les jeunes ? Nous avons posé la questions à Grégoire Borst, professeur de psychologie et directeur du Laboratoire de psychologie du développement et de l'éducation de l’enfant (CNRS).
Les jeunes ont-ils particulièrement souffert du confinement en 2020 ? Pâtissent-ils encore des conséquences de cette période d’isolement social ? Décryptage avec Grégoire Borst, professeur de psychologie et directeur du laboratoire de psychologie du développement et de l'éducation de l’enfant (CNRS).
"Ce qu’on observe en termes épidémiologiques, c'est une augmentation de l'ordre de 100 % des difficultés psychologiques, notamment des symptômes dépressifs. Plus de 40 % des adolescents présentent des symptômes dépressifs post Covid", explique Grégoire Borst. "Il faut constater qu'on continue à avoir une population adolescente et une population jeune qui ne va pas bien", poursuit-il. La durée exacte de ces effets négatifs liés au confinement reste flou.
Ces jeunes vont mal, mais personne ne peut les prendre en charge
Cette persistance des problèmes de santé mentale chez les jeunes s’explique notamment par un manque de moyens, comme le relate Grégoire Borst : "Quand on regarde aujourd'hui la prise en charge de ces jeunes qui ont été fortement impactés par le Covid, il y en a finalement eu peu. Aujourd'hui, on a une pédopsychiatrie qui a de vrais problèmes de financement. Et donc, ça crée effectivement une problématique : ces jeunes vont mal, mais personne ne peut les prendre en charge. Pour qu'ils aillent mieux, il faudrait la mise en place de cette prise en charge".
Pour Grégoire Borst, il est essentiel de redonner du sens dans le cadre scolaire, pas uniquement dans la société au sens large. "Et cette discussion, il faut qu'on l'ait avec les jeunes. Ce n'est pas quelque chose qu'il faut qu'on leur impose comme un discours auquel ils devraient adhérer. Il faut qu'on fasse attention, en tant que société, à être beaucoup plus bienveillants vis-à-vis de notre jeunesse, poursuit le chercheur. Et qu'on les associe à un certain nombre de décisions qui les concernent."
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