Le 18 novembre est en France le jour de lutte contre le harcèlement scolaire. On estime qu'au moins 6 % des élèves, quel que soit leur niveau, y sont confrontés.
En 2011, on estimait à 10 % la part des élèves victimes de harcèlement scolaire au long de leur scolarité (données Sénat). Six ans plus tard, l'enquête de la Direction de l'Evaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP) révélait que ce chiffre avait diminué et se situait désormais autour de 6 %.
Mais depuis, ce taux ne baisse plus, pire encore, certaines institutions estiment que le harcèlement est largement sous-évalué. Il concernerait 50 % des élèves en bas âge, 25 % des adolescents selon UNICEF France. L'UNESCO avance, quant à elle, le chiffre de 22 % tout âges confondus.
Une chose est sûre, c'est derrière les écrans qui se cachent de plus en plus souvent les harceleurs. 25 % des collégiens sont confrontés aux cyberattaques, 14 % des lycéens (données DGESCO). Un phénomène encore trop souvent passé sous silence, les enquêtes de victimation étant encore rare en France : une tous les 3 ans en moyenne contre une chaque année dans la majorité des pays de l'OCDE.
Ce sont dans les écoles que les élèves sont les plus nombreux à souffrir du harcèlement 12 % des écoliers en sont victimes dont 5 % de manière sévère. C'est pour cette raison que les enseignants multiplient les opérations de sensibilisation. Objectif affiché : déceler un comportement inapproprié chez soi ou chez les autres, contacter les intervenants adéquats, accompagner la victime souvent honteuse.
Dans les classes, la première séance est souvent difficile à mener "au début on est un peu sur la pointe des pieds" nous confie Mme Frison, professeure des écoles à l'Externat Notre Dame de Grenoble. Mais rapidement, les premières questions fusent chez ces élèves de 9/10 ans : "Pourquoi on devient un harceleur ?" "Qu'est-ce que l'on ressent quand on est harcelé ?".
Devant la bienveillance ambiante, les victimes sortent également du silence, pour des problèmes de poids, des tenues vestimentaires, plusieurs élèves présents lors du cours ont déjà fait l'expérience du harcèlement.
"Ce n'est pas des sujets qu'il faut taire, bien au contraire" explique Mme Frison qui n'hésite pas à parler à ses élèves des conséquences dramatiques du harcèlement dans notre pays. Depuis le début de l'année, au moins 18 élèves mineurs ont mis fin à leurs jours.
Emmanuel Macron a annoncé ce jour de nouvelles mesures pour "reporter le combat" contre le harcèlement. Parmi elles, le renforcement du contrôle parental sur les écrans, mais aussi la création d'une application mobile.
Si un numéro vert 3018 existait déjà, l'application du même nom devra permettre aux victimes, notamment de cyberharcèlement, d'envoyer des captures d'écrans témoignant de leur harcèlement pour bénéficier d'un accompagnement plus personnalisé. Elle sera lancée en février prochain.
Que la honte change de camp ! pic.twitter.com/U4983ZChwx
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 18, 2021
Parallèlement, Brigitte Macron s'est également rendu dans une école aux côtés de Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation, pour évoquer de futures pistes de travail.
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