Normandie
Ce mercredi 5 juin, Emmanuel Macron était à Saint-Lô pour rendre hommage aux 45 millions de civils tués durant la Seconde Guerre mondiale. Dans la foule, des témoins des bombardements étaient présents.
Coup d'envoi ce mercredi 5 juin des commémorations du 80e D-DAY en Normandie. Emmanuel Macron était au Haras de Saint-Lô pour rendre hommage aux 45 millions de civils tués durant la Seconde Guerre mondiale, le conflit le plus meurtrier de l’histoire, qui a fait plus de victimes parmi la population que parmi les militaires. Comme un symbole, la cérémonie s’est déroulée dans la « capitale des ruines », détruite à plus de 90 % lors de la nuit de feu, du 6 au 7 juin 1944.
3 000 personnes ont participé à cette cérémonie au Haras de Saint-Lô. Parmi elles, des témoins des bombardements de Saint-Lô, comme Cécile qui avait 5 ans le 6 juin 1944. Elle se souvient très bien de ce moment. « Je l’ai vécue comme une petite fille, serrée très fort dans les bras de son papa, épouvantée. Je lui ai demandé : "quand va-t-on mourir, quand va-t-on aller voir le petit Jésus?" » Finalement, elle et sa famille réussissent à s’échapper. En passant par le jardin, elle se retourne, et voit l’église qui brûle.
J’ai demandé à mon père : "Quand va-t-on aller voir le petit Jésus" ?
Cécile se rappelle aussi les jours suivants, trouvant refuge dans différentes maisons. « Il n’y avait pas assez à manger, on pleurait. Pour se consoler, on allait faire des bouquets de marguerites ». 80 ans plus tard, les souvenirs restent gravés dans la mémoire de cette femme de 85 ans. « Mes sœurs aînées ont été très marquées, plus que je ne l’étais, car elles avaient plus conscience de ce qui se passait réellement. Nos parents nous ont aidés à surmonter ce traumatisme, par la tendresse qu’ils avaient pour nous. » Néanmoins certains événements réveillent chez elle une grande émotion. « Un jour, des travaux ont été faits à Saint-Lô. Et quand j’ai vu les petits pavés, cela m’a rappelé la rue où je me promenais avec ma maman et une amie dont toute la famille a été tuée. »
Ces histoires, il y en a des centaines, qui sont transmises de génération en génération. Émeric, 30 ans à peine, est venu ce mercredi assister à la cérémonie avec sa famille. Il se rappelle une anecdote de sa grand-mère : « Quand elle voyait les bombes tombées, si elle entendait le bruit, c’est qu’elle n’était pas dans la zone de destruction, sinon elle serait morte ». Des témoins, de plus en plus rares, dont il est essentiel d’entretenir la mémoire.
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