9 mois après l’incendie, le Forum de Chambéry-le-Haut panse doucement ses plaies

Les décombres ont enfin été évacués

 

Ce ne sont que les prémisses du chantier, mais début avril, les gravats ont été déblayés laissant vide le hall d'accueil du cinéma. Les murs noircis sont à nus, les vitres brisées et le sol encore marqué par les stigmates de l’incendie. “C’est un cinéma qui avait été refait à neuf il y a trois ans” souffle Patrice Palumbo, le directeur du Forum. “On va le refaire à l’identique”. 

Une question reste en suspens : quand ? L’équipe du cinéma espérait secrètement pouvoir accueillir le public en mars 2024, il n’en a rien été. “Nous n’avons aucune date, nous comme ça, dans la tête, on se dit : au mois de septembre”, confie Patrice Palumbo. “Mais il y a l’été, les entreprises sont fermées pendant l’été, qui va intervenir ?”
Rien n’est encore gagné et le chemin est long. Si les murs appartiennent à la ville, “Le Forum SARL” est exploitant de la structure, chacun a donc dû faire intervenir ses assurances, ses experts, demander ses devis et débloquer ses fonds.

Des milliers d’euros à mettre sur la table

 

Si les deux salles de projection sont intactes, le chantier n’en est pas moins lourd pour autant. “Je pense qu’on va tourner autour de 100 000 € pour nous et autant pour la ville en ce qui concerne la façade” estime le directeur. Si les assurances aideront, il craint des répercussions financières, à l’avenir, sur les assurés et le contribuable. 
À cela, s'ajoutent les factures qui continuent de tomber, même sans ouverture : ventilation, chômage partiel de l’équipe, électricité…

Dans ce contexte, difficile de garder le sourire, mais Patrice Palumbo s’accroche aux petits bonheurs du quotidien : le sourire des scolaires que le cinéma continue d’accueillir, depuis l'incendie, dans la salle polyvalente voisine, le “Scarabée” ou encore les messages de soutiens reçus par centaines. “Il faut faire taire ces rumeurs de fermeture, ce n’est pas notre volonté, on tient absolument à continuer ici”.

Avant de refermer la porte du cinéma désert, il nous raconte aussi ce signe remarqué le lendemain des émeutes et qui le guide depuis de longs mois : dans le hall d’accueil, seule une affiche était encore debout, épargnée par les flammes, celle du film de Nanni Moretti… “Vers un avenir radieux”.