À Albertville, on redonne aux jouets en bois leurs lettres de noblesse

Une histoire de famille

 

Quand Romain et Mathilde Bayen-Baudy ont leur premier enfant, le père de famille, dessinateur de bandes dessinées, décide d’offrir un présent à sa fille. “Il n’avait pas envie de lui faire un dessin, il voulait un cadeau avec lequel elle puisse interagir” raconte Mathilde. Lui vient alors l’idée de lui fabriquer un jouet en bois, un robot mi-rétro, mi-futuriste : Albert, comme un hommage à la commune dans laquelle vient d’emménager la famille.
“À l’époque, il n’était pas du tout question d’en faire une entreprise, mais en fait, au fur et à mesure du temps, on a eu des retours d’amis (...) et puis le confinement de 2020 est arrivé et on a eu cette espèce de parenthèse qui nous permis de nous poser et de nous dire que ce serait chouette de créer quelque chose” résume Mathilde.

Des valeurs fortes chevillées au corps

 

Commence alors la recherche d’un fragile équilibre : Romain et Mathilde ont des envies précises pour leur "Atelier de la Belle Étoile", mais doivent aussi veiller à la rentabilité de la société. “On ne le sait pas forcément, mais peu de jouets sont fabriqués en France et nous, on voulait des jouets Made In France avec des matières premières qui ne venaient pas de l’autre bout du monde” raconte Mathilde. Ils cherchent alors du bois français, du vernis français des perles allemandes et fabriquent eux-mêmes, à Albertville, leurs produits avec une attention particulière. “On essaye de faire le moins de chutes possibles et on les réutilise toutes”.

Des pratiques durables, éthiques mais qui ont un coût, alors pour pouvoir produire en série, dégager des marges et proposer à la vente des produits accessibles, le couple utilise désormais une fraiseuse numérique.
Aujourd’hui, l’Atelier de la Belle Etoile connaît un succès florissant, il vient de recevoir le prix Artinov de l’innovation sociale, décerné par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Savoie.