Depuis 2011, le Creps de Talence (Gironde) accueille le Centre fédéral handisport de Bordeaux. Vingt-cinq jeunes grands espoirs paralympiques de basket-fauteuil, de tennis de table ou d'athlétisme s'entraînent aux côtés d'athlètes valides pour améliorer leurs performances.
Le Centre fédéral handisport de Bordeaux est un petit Insep (l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance situé à Paris qui a vu éclore les méga-stars Teddy Riner ou Tony Parker). À l'intérieur, 25 sportifs handicapés sélectionnés partout en France dans trois sports : basket-fauteuil, tennis de table ou d'athlétisme avec l'objectif de devenir dans leur discipline les meilleurs para-sportifs de France.
Le handicap est très bien intégré et ça joue sur les performances des futurs champions
Ici, la clé de la réussite passe par l'inclusion. Beaucoup de jeunes en situation de handicap s'entraînent avec des sportifs valides. Et ça va même plus loin dans la vie en groupe, explique le coordinateur de ce centre Bastien Drobniewski : "Ici le maître mot, c'est le sport haut-niveau. Et l'une des images fortes qu'on voit c'est un un jeune sportif valide qui pousse un fauteuil pour aller de l'entraînement au lycée. Le handicap est très bien intégré et ça joue sur les performances des futurs champions".
Parmi les 25 jeunes athlètes que compte ce centre, 5 d’entre eux ont une chance de venir à Paris en août 2024 aux Jeux paralympiques. Mais la majorité de ces lycéens s'entraînent pour Los Angeles quatre ans plus tard. Exemple avec sur la piste d'athlétisme du Creps avec un futur champion du 100, 200 et saut en longueur. "L'entraînement et l'athlé ça me libère, c'est fou le bien que ça me fait... J'ai eu un accident et vivre avec n'est pas toujours facile. J'ai connu la vie en étant valide et avec un changement de vie aussi radical c'est bien de pouvoir se libérer" raconte Milo Bernard.
L'athlète est équipé d’une lame en carbone suite à l'amputation d'une jambe à 9 ans. Depuis 2022 ce lycéen fait parti des meilleurs para sprinteurs de France et il sait que ce centre fédéral handisport y contribue. "On a tout sous la main. La piste, la muscu, les cours. Mon objectif c'est 2028 à Los Angeles et je vais tout faire pour aller à ces Jeux".
Autre espoir du sprint français chez les femmes, Gwenaïg Le Vourc'h. Cette ancienne du centre a intégré un groupe de sportifs valides pour s'entraîner et pourquoi pas se qualifier aux Jeux de Paris 2024. "Maintenant au sein du groupe d'entraînement il n'y a pas de différence dans les séances. Je fais tout pareil qu'eux. C'est motivant de sentir que notre handicap est pris en compte mais que ce n'est pas un frein à la pratique. Ici, on nous considère comme des athlètes avant tout", décrit-elle malgré son handicap visuel.
C'est motivant de sentir que notre handicap est pris en compte mais que ce n'est pas un frein à la pratique
Paris 2024 est donc dans la tête de tous les athlètes du centre avec l'ambition que ces Jeux apportent une exposition incroyable au handisport. Florian, l'un des entraîneurs de tennis de table s'attend à voir arriver d'autres talents. "Ca va créer une éclosion en terme de handisport pour amener les jeunes à pratiquer mais aussi à nous poser des questions sociétales pour mieux accueillir les fauteuils dans l'espace public par exemple".
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