Crise de l’eau à Mayotte ! La députée LIOT Estelle Youssouffa appelle les Mahorais à manifester et à cesser de payer leur facture d’eau à partir de mercredi 27 septembre. Depuis des années, l’île souffre de coupures d’eau, qui sont devenues un mal chronique. La forte sécheresse connue ces dernières semaines dans la région accentue le phénomène. Par mesure d’économie, la préfecture a instauré des coupures d’eau qui sont montées à deux jours sur trois depuis début septembre. Désormais, le gouvernement doit répondre à l'urgence.
Mercredi 27 septembre. Cette fois, c'en est trop pour les Mahorais. Impulsés par l'appel à la contestation de la députée Liot Estelle Youssouffa, 400 manifestants étaient présents dans le centre de Mamoudzou. Tous s'indignent de la gestion de l'eau de l'Etat Français et réclament une réponse long-terme du gouvernement.
Pourtant, face à l'urgence, le gouvernement a acheminé 600 000 litres d’eau pour les plus fragiles. La veille de la manifestation, le nouveau ministre des Outre-mer, alors en déplacement sur l'île, à promis cinq millions de bouteilles d’eau.
Très insuffisant pour la députée de Mayotte Estelle Youssouffa jointe par RCF. Sur place, la situation dépasse de loin ces besoins, décrit-elle. "Nous n'avons de l'eau que tous les deux/trois jours et seulement quelques heures", alarme-t-elle, avant de poursuive : "l'ARS dit que l'eau est potable, mais elle est marron, elle ne sent pas bon, il faut donc l'a faire bouillir", raconte-t-elle.
Désormais, ce sont les conditions d'accueil des élèves des écoles à Mayotte qui interrogent. Les plus de 100 000 enfants scolarisés sur l'île sont, pour la plupart, renvoyés à la maison. "Nos écoles ne peuvent pas fonctionner. Le système des chemins d'eau qui a été mis en place par le gouvernement ne fonctionne pas", répète-t-elle.
La sécheresse n’est pas la seule responsable de la situation. La Cour des comptes pointait en 2018 l’absence d'anticipation en matière d’infrastructure. La création de retenues collinaires est longue et ne couvre pas les besoins. Les travaux sont également ralentis par des problèmes de corruption au sein du syndicat des eaux. Pas sûr que les 35 millions d’euros engagés mardi 26 septembre par l’Etat, notamment pour lutter contre les fuites, suffisent à calmer les consciences.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !