A Mayotte la reconstruction fait suite à la destruction

Une semaine après le passage du cyclone Chido à Mayotte, l’heure est désormais à la reconstruction de l’île. Dans un territoire où la grande majorité des bâtiments étaient en tôle, avec la présence du plus grand bidonville de France, une reconstruction plus qualitative est à prévoir. Le président de la République s’est déplacé et a promis une reconstruction éclair. Antoine Peigney, président de Solidarités international, association présente à Mayotte depuis 2022, est au micro de RCF et Radio Notre-Dame apporter des éclairages.

Un soutien présidentiel

Emmanuel Macron s’est déplacé à Mayotte pour affirmer son soutien aux mahorais. Le président de la République a décrété un jour de deuil national. Aux côtés des sinistrés, il a promis des mesures exceptionnelles pour la reconstruction. “Mayotte a subi un cyclone sans précédent qui a conduit à une véritable catastrophe humaine dont le bilan n'est pas encore définitif. Au fond, ce que la République dit c’est que Mayotte a été frappée par un événement inédit et donc, on accélère toutes les procédures et on change les règles pour les adapter à cela.” Selon le président, si la rénovation de Notre-Dame a été possible en 5 ans, celle de Mayotte peut aussi être menée rapidement.

Mayotte a été frappée par un événement inédit et donc, on accélère toutes les procédures et on change les règles pour les adapter à cela.

Des mesures salutaires qu'Antoine Peigney, président de Solidarités International, salue. Il espère surtout que la reconstruction sera l'occasion de mettre définitivement à l'existence du bidonville sur l'île. "Il était parfaitement inadmissible que sur le territoire français il y ait un bidonville de plus de 100 000 tonnes. Le cyclone doit provoquer un choc pour que des logements qui résistent aux intempéries soient réservés aux personnes qui, par différentes raisons, mettent le pied à Mayotte. On voit bien que cette catastrophe montre un certain nombre de failles."

Une reconstruction déjà en cours

Les premiers travaux ont déjà commencé. Les services publics et les ONG présentes sur Mayotte se concentrent prioritairement sur l'accès à l'eau. Emmanuel Macron a promis un retour de l'eau courante rapide les chantiers vont dans ce sens. Antoine Peigney détaille le rôle de Solidarités International. "On met en place des solutions d'accès à l'eau potable, donc des comprimés pour purifier l'eau. Les personnes prennent l'eau là où elles peuvent. " En attendant que les sinistrés retrouvent un chez-soi, des abris d'urgence sont aussi aménagés sur l'île. "Il faut dégager des écoles, organiser pour héberger en urgence les personnes. Pour celles qui veulent rester près de leurs anciennes habitations, organiser des campements avec des tentes, des bâches, autant de systèmes que nous avons l'habitude de faire en cas de catastrophe naturelle. Ça, c'est l'urgence." 

Il faut dégager des écoles, organiser pour héberger en urgence les personnes. Pour celles qui veulent rester près de leurs anciennes habitations, organiser des campements avec des tentes, des bâches.

Certaines critiques émergent pourtant de la part de certains mahorais quant à la lenteur des travaux. Pris à parti par des mahorais, Emmanuel Macron s'en est défendu. Cette lenteur, Antoine Peigney ne l'observe pas non plus. "Je pense que les gens sont là pour réagir très vite. Partout, c'est long, même si c'est un territoire français où on a vu des catastrophes, des inondations." La reconstruction de Mayotte devrait encore s'étendre sur des mois. Bon nombre de mahorais passeront une fin d'année sans toit au dessus de leur tête.