En ce lundi de Pâques où l’on commémore la résurrection de Jésus, Dom Philippe Dupont est l’invité de la Matinale RCF. Il est l’abbé de l’abbaye bénédictine Saint-Pierre de Solesmes dans la Sarthe.
Alors que Jésus est réssucité, c’est une joie particulière que vit Dom Philippe Dupont. "C’est la joie de l’office que nous avons eu, toute la Vigile pascale, les louanges du Seigneur et chanter cette résurrection avec les lectures", confie-t-il.
Les moines de l’abbaye de Solesmes s’inscrivent dans une forme de sobriété. Mais il y a beaucoup d’allégresse dans la célébration de Pâques. "C’est le père abbé qui entonne l’Alléluia sur trois tons différents et toute la communauté répond avec enthousiasme. Tout cela est baigné dans cette atmosphère d’allégresse après 40 jours de carême. La communauté est toujours très heureuse de célébrer cette joie pascale avec le Christ ressuscité", explique Dom Philippe Dupont. "Il y a cette joie de la rencontre fraternelle, on se congratule mutuellement et on essaye de se rendre service. Tout le monde a le sourire ce jour-là", assure-t-il.
Mais cette joie ne se vit pas qu’au sein de l’abbaye. Elle est féconde pour le monde alentour. "Je pense que les gens qui viennent à nos offices sentent cette joie et cette fraternité. On est là pour chanter les louanges du Seigneur, notre attitude est très erratique mais le monde se rend compte qu’il y a quelqu’un derrière cette liturgie. Je pense aussi que notre prière porte des fruits de joie dans le monde entier. Nous prions pour le monde entier notamment en cette pandémie", affirme l’abbé. Lui et les autres moines reçoivent d'ailleurs des lettres de remerciements pour leurs prières.
C’est en cela qu’il tient à assurer que leur retrait du monde ne fait pas d’eux des étrangers. "On est retiré du monde mais on n’a pas fui le monde. On cherche Dieu et on retrouve toute l’humanité dans notre prière auprès de Dieu", précise Dom Philippe Dupont. Parfois, des doutes peuvent le gagner comme pour chacun des fidèles : "La vie spirituelle est tellement différente de celle du monde qu’on est un peu décalé et c’est normal qu’à certains moments on perde pied". Mais il assure s’en remettre au Seigneur. "Moi j’invite tous ceux qui sont comme ça à prier, avoir une dévotion à la Vierge Marie et puis avoir un père spirituel. On ne peut pas se sauver tout seul", affirme-t-il.
Les moines de l’abbaye de Solesmes ont choisi de faire silence. Un silence intérieur devenu naturel, bien qu’il faille parfois se parler. "S’il n'y a pas le silence absolu, ce silence est quand même important et on en ressent le besoin", témoigne Dom Philippe Dupont.
Mais parfois, les moines de l’abbaye de Solesmes reçoivent des hôtes et ouvrent leurs portes. Certains ont "besoin de trouver des havres de paix et une communauté paisible qui prie". D’autres de découvrir la vie monastique. Les 10 et 11 avril prochains, des jeunes pourront s’y rendre. "Ils vont suivre nos offices, parler avec des moines. Ils mettront tout ça dans leur cœur et seront en silence devant le Seigneur. Même nous, les vieux moines, on a toujours besoin d’écouter l’Esprit saint en nous", conclut-il.
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