Autoroute A69 Toulouse-Castres : 3 questions pour comprendre la mobilisation
En partenariat avec Sans transition !
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Depuis l'annonce du projet d'autoroute A69 reliant Castres à Toulouse, cette initiative d'ampleur suscite un vif débat au sein de la communauté régionale. D'un côté, les partisans mettent en avant les avantages potentiels en termes de désengorgement routier et de développement économique. De l'autre, les opposants soulignent les préoccupations environnementales, le coût financier et les alternatives à explorer.
Pendant le mois d'octobre 2023, la lutte contre le projet de construction de l’A69 a gagné en visibilité depuis la grève de la faim puis celle de la soif de Thomas Brail, l'un des opposants devenu la figure médiatique du mouvement. Malgré cette contestation, l’État a promis que le projet "irait jusqu'à son terme".
Il s’agit d’un projet d’autoroute de 53 kilomètres reliant Toulouse à Castres. Le projet remonte aux années 2000. La déclaration d’utilité publique a été délivrée en 2018 et 2021, la construction et l’exploitation de l’A69 ont été confiées à la société ATOSCA, société créée pour l’occasion, filiale du groupe de construction NGE. Le 2 mars 2023, les préfets de Haute-Garonne et du Tarn ont pris deux arrêtés accordant les autorisations environnementales nécessaires au projet.
Pourtant, à l’automne précédent, le Conseil national pour la protection de la nature puis l’Autorité environnementale avaient donné un avis défavorable au projet en raison d’atteintes importantes à l’environnement, qu’elles n’estimaient pas compensées par l’intérêt socio-économique du projet. Les travaux ont démarré en mars 2023.
L’objectif mis en avant par les promoteurs de cette autoroute est le désenclavement du sud du Tarn. Les élus locaux estiment que cette autoroute est une nécessité absolue pour maintenir les emplois locaux et éviter d’être aspirés par la métropole toulousaine. La présidente du Conseil Régional, Carole Delga soutient le projet.
En face, des collectifs locaux et mouvements nationaux comme Extinction rébellion, la Confédération paysanne et les Soulèvements de la Terre dénoncent les atteintes à la biodiversité générées par ce projet, la destruction de terres agricoles mais aussi le fait qu’il existe des alternatives à un projet anachronique à l’heure où la crise climatique impose de ne plus construire d’autoroutes et d’arrêter d’artificialiser les sols. Pour beaucoup d'opposants, il s'agit aussi d'une autoroute "pour les riches" puisque faire le trajet Castres-Toulouse coûtera 17 euros au total.
La médiatisation des débats et mobilisations autour de ce projet est importante. En ce mois d’octobre 2023, on a notamment suivi les actions de militants comme Thomas Brail, gréviste de la faim et de la soif. On peut aussi souligner la mobilisation des scientifiques contre ce projet : 1500 d’entre eux ont signé une lettre ouverte au Président de la République pour lui demander d’abandonner ce projet. Parmi eux le climatologue Christophe Cassou, auteur du GIEC, qui habite la région. "Gagner dix à quinze minutes, voire vingt minutes pour les calculs les plus optimistes, alors que les changements de société nécessitent de ralentir, d'éviter, de remplacer et d'améliorer, ça n'a pas de sens", expliquait-il chez nos confrères de France Info.
Les Soulèvements de la Terre ont été très impliqués dans les mobilisations contre l’A69. Pour rappel, le Conseil d’État a examiné vendredi 27 octobre la dissolution du collectif à la suite des évènements en mars 2023 contre les méga-bassines à Sainte-Soline. Sa décision devrait être connue d’ici une semaine environ. Le rapporteur public a demandé aux juges de rejeter les requêtes en annulation du décret de dissolution et de confirmer la dissolution.
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