Marseille
Alors que l'assemblée plénière des évêques s'est ouverte dans le contexte tendu de l'affaire Santier, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a rendu publics ce lundi 7 novembre, les aveux de Mgr Jean-Pierre Ricard. L’ancien archevêque de Bordeaux reconnaît publiquement "une conduite répréhensible" sur une jeune fille mineure de 14 ans, il y a 35 ans. RCF a appris à Lourdes, par différentes sources, que l’affaire était connue depuis déjà quelques mois. Cela expliquerait pourquoi le cardinal Jean-Pierre Ricard a renoncé, en mars dernier, à sa mission de délégué pontifical pour les Foyers de charité.
Les fidèles attendaient beaucoup de cette assemblée plénière d'automne, après les révélations concernant Michel Santier. Ce lundi 7 novembre, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a surpris tout le monde en lisant les aveux de Mgr Jean-Pierre Ricard. L’ancien archevêque de Bordeaux reconnaît publiquement "une conduite répréhensible" sur une jeune fille mineure de 14 ans, il y a 35 ans, lorsqu’il était curé de la paroisse Sainte-Marguerite à Marseille.
Dans son communiqué le cardinal Ricard explique qu’il a décidé "de ne plus taire" sa situation et de se "mettre à disposition de la justice tant sur le plan de la société que sur celui de l’Église". Les faits ont été signalés à la justice et au Vatican.
"Le diocèse de Marseille prend acte avec peine et douleur des faits rapportés et actuellement sous instruction. Nous assurons de notre proximité et de notre prière la personne victime et sa famille", a fait savoir le diocèse de Marseille dans un communiqué diffusé quelques heures après la conférence de presse de Mgr de Moulins-Beaufort.
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Mais RCF a appris à Lourdes par différentes sources que l’affaire était connue depuis déjà quelques mois. Cela expliquerait pourquoi le cardinal Jean-Pierre Ricard a renoncé, en mars dernier, à sa mission de délégué pontifical pour les Foyers de charité. En février 2022, Jean-Pierre Ricard avait en effet été choisi par le pape François pour diriger les Foyers de charité à la suite des révélations d'abus de son fondateur Georges Finet. Une mission qui n’aura duré qu’un mois, officiellement pour raison de santé. On sait désormais qu'il a été encouragé à se dénoncer. À Lourdes, où les évêques sont réunis depuis jeudi 3 novembre, ces aveux provoquent un vif retentissement. Cela pose encore une fois la question de la transparence dans la gestion de ces affaires.
Rappelons que Mgr Ricard a été le président de la Conférence des évêques de France, de 2001 à 2007. Et qu'en 2002, il a été nommé membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi, un dicastère (équivalent d'un ministère) du Vatican notamment en charge des cas de pédophilie dans l’Église catholique. Au niveau de l’Église universelle, le cardinal Ricard serait le quatrième membre du Sacré Collège mis en cause pour des faits d’actes pédocriminels après l’Autrichien Hermann Groër, archevêque émérite de Vienne, le Britannique Keith O'Brien (1938-2018), archevêque d'Édimbourg, et l’Américain Theodore McCarrick, archevêque émérite de Washington.
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