La Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) reçoit chaque année plus de 1.000 signalements d’abus commis par des clercs. Pour assurer un meilleur suivi des dossiers et une prise en charge de A à Z par des spécialistes, le pape François divise la CDF en deux sections. La "section disciplinaire" sera chargée de traiter les délits les plus graves, et notamment les cas de pédocriminalité.
C’est une institution vieille de… 480 ans ! La Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), anciennement Sacrée congrégation du Saint-Office, était à l’origine la fameuse Inquisition (ou Sacrée congrégation de l'inquisition romaine et universelle) créée en 1542. C’est aujourd’hui l’un des neuf dicastères de la Curie romaine, c’est-à-dire l’un des neuf ministères du gouvernement de l’Église catholique.
Le pape François a décidé de diviser la CDF en deux sections : la "section doctrinale" aura pour rôle d’assurer "la promotion et la protection de la doctrine de la foi et des mœurs" et la "section disciplinaire" sera chargée de traiter les délits les plus graves, et notamment les cas de pédocriminalité.
Cette décision du pape François n’est pas qu’une affaire interne de changement d’organigramme. Elle prend acte de la multiplication des signalements d’abus sexuels auprès du Vatican. Selon l’agence I.MEDIA, la section disciplinaire traite chaque année plus de 1.000 nouveaux dossiers d’abus commis par des clercs.
Cette augmentation du nombre de cas est liée à l’obligation de les dénoncer. "Le pape François, à travers un certain nombre de motu proprio, a même mis en garde tous ceux qui refuseraient de dénoncer, de signaler, de mettre en avant ces cas-là, rappelle le Père Emmanuel Boudet, docteur en droit canonique, aujourd’hui il peut y avoir des sanctions très lourdes y compris sur des évêques."
Le pape a voulu une structure plus spécialisée, plus structurée, avec des responsables qui vont suivre les dossiers de A à Z
Jusqu’à présent, la CDF était "une seule grosse structure", explique le Père Boudet. Elle comprenait quatre bureaux : doctrinal, disciplinaire, matrimonial et "Ecclesia dei". Mais ils n’étaient pas "suffisamment spécialisés" selon le canoniste. "Les responsables étaient les mêmes pour suivre à la fois les questions doctrinales, matrimoniales, sur les baptêmes et les délits les plus graves."
Avec son motu proprio Fidem servare du 11 février dernier, le pape a voulu une structure "plus spécialisée", "plus structurée, avec des responsables qui vont suivre les dossiers de A à Z". Pour Emmanuel Boudet, cela devrait "permettre qu’il n’y ait pas de dossier qui se perdent, de choses qui s’oublient, de dossiers mal gérés, etc." "On peut espérer que cette réforme va permettre de rendre des décisions plus rapides."
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