Le président de la Conférence des Evêques de France, Mgr Georges Pontier, a ainsi pu rencontrer quelques victimes d’abus sexuels de la part de membres du clergé en France. "Ce qui est le plus net, c’est leur désir que l’on travaille ensemble, et qui nous puissions associer les victimes qui acceptent d’être dans une posture de réflexion. Pour que leur expérience et leur souffrance ne nous soient pas étrangères" explique-t-il notamment.
L’archevêque de Marseille estime que ce sommet international qui se tient à Rome depuis le jeudi 21 février n’arrive pas forcément trop tard. "Il arrive tard pour l’Occident. Il n’arrive pas tard pour l’Afrique ou l’Asie. Ce sommet n’était pas pensable avant. Il est possible aujourd’hui grâce à la volonté du pape qui a voulu ce sommet pour que nous avancions avec une volonté commune".
Du côté des victimes, il y a un vrai besoin de gestes forts. En début de semaine, l’ancien cardinal américain Theodore McCarrick a été renvoyé de l’état clérical par le Vatican après avoir été déclaré coupable d’abus sexuels. Pour l’archevêque, l’Eglise ne peut plus fermer les yeux. "On doit entendre, voire et dire. Les chrétiens doivent ouvrir les yeux et agirent. Nous devons tous agir pour que cela ne se reproduise pas" lance-t-il.
Au menu de ce sommet, trois axes de travail principaux : la responsabilité des évêques, le fait qu’ils doivent rendre des comptes, et la transparence. "Le défi est grand. C’est comme une grande session de formation pour les présidents de conférences, et cela a aussi un côté intérieur. Nous sommes responsables de la vie de nos communautés chrétiennes. Il s’agit quelque chose de profond que nous devons vivre comme un bouleversement intérieur, un changement. Il y a une part d’empathie. Tout cela est en train de bouger dans la bonne direction" précise le président de la CEF.
Le pape François a été très clair : il ne veut pas que cette rencontre soit un congrès d’étude mais qu’elle puisse déboucher sur des choses très concrètes. De son côté, Mgr Pontier compte porter "sa réflexion, sa prière, sa bonne volonté. Il nous faut au moins aborder la question de nos archives, pour qu’elles soient mieux tenues, et évidemment l’instance judiciaire canonique qui doit s’emparer de ces faits. Je continuerai à réfléchir sur l’accompagnement des victimes. On a une aventure spirituelle à vivre avec les victimes, et du coup un enrichissement de l’Eglise".
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !