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Abus sexuels: pour Véronique Margron, "il est grand temps que les choses avancent"

Abus sexuels: pour Véronique Margron, "il est grand temps que les choses avancent"

Un article rédigé par Etienne Pépin - RCF, le 22 novembre 2021  -  Modifié le 22 novembre 2021
L'Invité de la Matinale Soeur Véronique Margron bilan AG CORREF

Véronique Margron a été réélue la semaine dernière lors de l’Assemblée générale de la CORREF à Lourdes, une assemblée essentiellement consacrée à la lutte contre la pédocriminalité dans l’Eglise. "Il est grand temps que les choses avancent" lance-t-elle sur RCF.

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Mettre la victime au centre du processus

"Si les déclarations sont nécessaires, ce sont bien les actes qui comptent" explique Véronique Margron sur RCF. Celle qui a été réélue à la tête de la Conférence des religieux et religieuses de France, s’inscrit dans la dynamique lancée par la publication du rapport de la CIASE, présidée par Jean-Marc Sauvé. Une dynamique importante pour l’Eglise, et surtout pour les victimes.

Pour Véronique Margron, ce sont les victimes qui doivent être au cœur des préoccupations de l’Eglise désormais. "Ce qui est en jeu, c’est de mettre la victime au centre de ce processus. Beaucoup d’auteurs sont morts. Beaucoup de faits sont prescrits. On ne peut donc pas être dans une justice pénale. Par la justice restaurative, il s’agit bien d’être à l’écoute de la victime, de donner crédit à son récit comme la première étape de la réparation" ajoute la présidente de la CORREF.

 

"Nous ne pouvons pas être juge et partie"

A la différence des diocèses, pour les communautés religieuses, il y a parmi les victimes des personnes qui sont encore dans la vie consacrée. Une réalité complètement différente des victimes laïques. "Dans la décision de faire du cousu-main, il faut voir ce qui correspond à chacun. Ce peut être une reconnaissance publique du statut de victime, la prise en charge de soins par la communauté etc. Cela dépendra de chacun" lance-t-elle.

C’est le magistrat Antoine Garapon, déjà membre de la CIASE, qui prend la présidence de la Commission indépendante reconnaissance et réparation (CIRR). Une commission créée durant l’Assemblée générale de la CORREF, et qui est amenée à jouer un rôle essentiel au plus près des victimes d’abus sexuels par des religieux. "La CIASE nous a appris que nous ne pouvions pas être juge et partie. Dans un processus de réparation, c’est pareil. D’où l’importance d’une instance de professionnels aguerris, pour que les victimes aient confiance" estime Véronique Margron.

 

"Il y a beaucoup de chantiers à mener"

Durant toute la semaine dernière, la CORREF a tenu son Assemblée générale consacrée essentiellement à la question des abus sexuels. Une matinée a notamment été consacrée à l’Afrique, et à la pédocriminalité dans les communautés religieuses présentes en Afrique. "Le sujet est ouvert depuis nombreuses années, car il y a eu plusieurs lanceurs d’alerte. L’Afrique est un immense continent, extrêmement divers, avec des difficultés pour rejoindre certaines communautés. Nous avons beaucoup de gens isolés. Il y a une solidarité à mener, bien que nous ne savions pas encore comment" précise-t-elle.

"Nous ne sommes pas à la fin de ce combat. Il y a beaucoup de chantiers à mener. Celui-ci avant tout. Mais aussi celui de la formation, de la prévention, du suivi des auteurs. Nous sommes dans un temps opérationnel et j’espère qu’il portera ses fruits" conclut Véronique Margron.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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