Sans grande surprise, la chancelière allemande a remporté, dimanche 24 septembre dernier, les élections législatives. Elle sera donc réélue comme beaucoup d'observateurs le prédisaient. Mais créditée de 32,7% à 33,3% des votes, l'Union chrétienne-démocrate n'a jamais obtenu un score aussi faible.
L'autre fait marquant de ces élections législatives, c'est l'entrée historique de l'extrême-droite à la chambre des députés. L'AfD, Alternative pour l'Allemagne, est créditée à plus de 13 % des suffrages. Une présence parlementaire, doublée d'un score important. Une double réussite pour ce parti récent. Né il y a seulement quatre ans, ce mouvement anti-islam, anti-migrants et anti-euro pourrait envoyer jusqu'à 90 députés au Bundestag.
"C’est un parti qui ne préconise pas un Dexit, une sortie de l’Allemagne de l’Union européenne. De ce point de vue là, il reste donc sur une ligne relativement modérée. Mais c’est un parti fortement souverainiste, hostile à toute solution supranationale. Ils sont aussi prorusses. Il y a beaucoup de parallèles avec le Front National avant le départ de Florian Philippot. C’est un parti qui a accueilli en son sein depuis sa création, des représentants de groupuscules néonazis qui aujourd’hui font leur nid dans ce parti » explique Hans Stark, secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemandes de l'Ifri, l'Institut français des relations internationales.
Hans Stark, secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemandes de l'Ifri, l'Institut français des relations internationales:
Ce spécialiste de l'Allemagne contemporaine ajoute que ce parti promeut "une ligne d’extrême-droite selon laquelle l’Allemagne doit être fière de son identité, de son histoire, y compris des années 33 à 45, qu’il n’y a rien à cacher. C’est un parti qui a des tendances ouvertement néonazies".
Faute de majorité, Angela Merkel chercher un ou plusieurs nouveaux partenaires pour former le prochain gouvernement, qui devra se faire sans les sociaux-démocrates. La classe politique européenne a réagi à cette élection. "L'avancée du parti d'extrême droite Afd devrait inquiéter tous les démocrates", a notamment déclaré le groupe des socialistes au Parlement européen sur son compte Twitter. L'ancien président du parlement, Martin Schulz, grand perdant de l'élection allemande, affirme qu'il va poursuivre le combat pour une Europe progressiste et tolérante.
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