L'assemblée plénière des évêques s’est ouverte hier, jeudi 3 novembre 2022. Une assemblée bouleversée par l’affaire Santier et dont les fidèles attendent beaucoup. François Euvé, rédacteur en chef de la revue Études et François Ernenwein, rédacteur en chef à La Croix, en discutaient dans le PressClub.
Suite au réel manque de transparence de certains évêques au sujet de l’affaire Santier, c’est sous haute tension que s’est ouverte l'assemblée plénière des évêques hier jeudi 3 novembre. Pour rappel, Michel Santier était évêque de Luçon et de Créteil. Il avait fait l’objet de sanctions canoniques en 2021 pour "instrumentalisation des sacrements à des fins sexuelles" dans les années 1990. Seulement, l’affaire a été révélée il y a quelques semaines. Cela met au jour les nombreux dysfonctionnements internes et le manque de vérité de la part d’un certain nombre d’évêques. D’autres ne savaient pas, malgré les résolutions prises après le rapport de la CIASE.
Les laïcs attendent donc des actes forts et concrets pour rebâtir l'Église sur d’autres bases. Un message du pape a été lu pendant la cérémonie d’ouverture à Lourdes, invitant les évêques à "ne pas se décourager" et à "persévérer dans les efforts". Dans son discours d’ouverture prononcé à huis clos, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, a reconnu que l’épiscopat était "dans la désolation, la honte, ébranlé".
François Euvé se dit "frappé par la violence des médias catholiques ou des fidèles sur les réseaux sociaux". Les propos tenus reflètent la colère des croyants dans un ras-le-bol général. Le journaliste "ne comprend pas que les évêques ne soient pas capables de produire un discours plus audacieux que celui de réaffirmer une transparence". L’unité entre les évêques semble elle aussi menacée. François Euvé voit en l’entre-soi qui règne aux assemblées "l’un des maux actuels". François Ernenwein estime que l’Église "a besoin d’être réformée dans son fonctionnement". L’idéal serait d’opérer une sorte de "purge". "C’est une question de bon sens, c’est glauque, il y a perversion des sacrements". C’est aussi paradoxal : les évêques sont censés prêcher une bonne morale mais quand leurs actions ne suivent pas, il est difficile de croire en eux.
Le rédacteur en chef à La Croix souligne que l’Église vit dans une société à laquelle elle doit s’adapter, notamment concernant les conditions modernes de communication. Autrement dit une communication transparente.
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